Dieudonné Oyono, le nouveau président du Parti Québécois, montre le « vrai visage » de la diaspora gabonaise

Dieudonné Ella Oyono est depuis ce weekend le nouveau président du Parti Québécois au Canada © DR

Né au Gabon et arrivé au Québec en 2001, Dieudonné Ella Oyono sera le premier Québécois d’origine africaine à présider le Parti Québécois, une formation politique qui milite pour l’indépendance du Québec du reste du Canada. Une image très éloignée de celle renvoyée par une frange minoritaire, mais bruyante, de la diaspora gabonaise qui s’illustre par ses outrances.

Réunis en congrès ce weekend, les militants du Parti Québécois ont élu Dieudonné Ella Oyono comme président. Une première pour un Québécois d’origine africaine.

La fonction a beau être davantage administrative que politique, elle n’en reste pas moins symbolique.

Après son doctorat en économie, passé à Montréal au début des années 2000, Dieudonné Ella Oyono a grimpé un à un les échelons dans la fonction publique québécoise. Dès 2012, ce Gabonais d’origine a commencé à militer au Parti Québécois, appuyé par un ancien ministre de l’économie rencontré durant ses études. L’économiste espère désormais convaincre les Québécois de fraîche date de s’impliquer dans la vie politique ou associative de la province.

Chargé du développement économique de la municipalité de Montréal, Dieudonné Ella Oyono, 45 ans, a mis sur pied avec d’autres Subsahariens l’organisme Afrique Canada Opportunités. Le but : offrir à des villes l’expertise d’Africains qui travaillent au Québec.

Loin de la « diaspora Trocadéro »

La nomination de Dieudonné Ella Oyono comme président du parti Québécois, une première historique, a eu un large retentissement à l’international. Elle permet de montrer, pour ce professeur en science politique, le vrai visage de la diaspora gabonaise.

« A l’heure des réseaux sociaux, on a souvent une image déformée de la diaspora gabonaise qui est largement assimilée, dans l’opinion, aux manifestations Place du Trocadéro à Paris, aux intrusions dans les ambassades ou encore aux prises à parti virulentes dans l’espace public de ministres. Or, il s’agit d’une infime minorité, très politisée, qui ne rend pas justice à l’écrasante majorité des Gabonais vivant à l’étranger. La diaspora gabonaise a un niveau de formation très élevée et est réputée très industrieuse. Ces gens-là sont très intégrés dans leur pays d’accueil. Ils ne posent aucun problème », commente l’universitaire.

Pas plus tard que ce weekend, la diaspora Trocadéro, en réalité une poignée d’activistes gabonais, s’est de nouveau tristement illustrée en filmant et diffusant sur les réseaux sociaux l’agression du ministre du Tourisme Jean-Marie Ogandaga à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle près de Paris (lire notre article).