Démission du recteur de l’UOB au Gabon : « Aucun haut responsable public ne devrait avoir peur de rendre des comptes sur sa gestion »

L'UOB est la principale université au Gabon © DR

Suite à un courrier adressé début février par la Présidence de la République, le recteur de l’Université Omar Bongo Ondimba a présenté hier, mardi, sa démission. Contrairement à ce que ce dernier indique dans sa lettre, ce sont bien des interrogations sur sa gestion qui lui ont coûté son poste.

En guise de justification de sa démission, le recteur de l’UOB, Marc-Louis Ropivia dit vouloir s’épargner des « conflits inutiles » alors qu’il « approche à grands pas un âge respectable ».

En réalité, si le recteur a, de fait, été poussé à la démission, c’est en raison essentiellement d’interrogations sur sa gestion, alors que l’UOB, censée être le fleuron des établissements supérieurs au Gabon, ne brille pas par ses performances.

Dans le courrier que le Coordonnateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Ondimba, a adressé, à la demande du chef de l’Etat, et dans lequel il demande au ministre de l’Enseignement supérieur de prendre ses responsabilités vis-à-vis du recteur de l’UOB, celui-ci évoque une institution « en proie à d’énormes difficultés de fonctionnement » selon les termes de la missive envoyée au ministre (lire notre article).

Il est notamment reproché au désormais ex-recteur de l’UOB une usurpation de pouvoir suite à une nomination dont la prérogative incombe au conseil des ministres, ainsi qu’une gestion dispendieuse de son établissement comme en atteste un budget de 500 millions de FCFA prévu pour la célébration de son cinquantième anniversaire.

Dans ce même courrier, la Présidence de la République demande au ministre de l’Enseignement supérieur de « commander un audit financier de tous les établissements sous (sa) tutelle au cours des cinq dernières années afin de (lui) en rendre compte », non sans lui rappeler au passage qu’« une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption » est actuellement conduite par le président Ali Bongo Ondimba.

Sur les réseaux sociaux où le courrier a été éventé, certains internautes ont voulu voir dans cette séquence une lutte de pouvoir. Une interprétation catégoriquement rejetée par l’entourage du chef de l’Etat. « Il est trop facile de présenter cet épisode comme une querelle d’égo ou de pouvoir entre des personnes. A ce niveau de responsabilité, quand on a en main l’avenir de dizaines de milliers d’étudiants, il faut accepter de rendre des comptes. Aucun haut responsable public ne devrait avoir peur de le faire », soutient un proche du numéro un gabonais.