Déclarations de Jean Rémy Yama sur Ali Bongo : « Je connais bien Jean Rémy. C’est du théâtre. Même lui ne croit pas ce qu’il dit » (responsable du PDG)

Jean Rémy Yama, leader de plus en plus contesté de DU © DR

Le Parti Démocratique Gabonais a officieusement réagi aux propos « surréalistes » et « insignifiants » de Jean Rémy Yama. « Ali Bongo Ondimba est mort », a en effet déclaré le président de la confédération syndicale Dynamique Unitaire ce mardi 2 juillet lors d’une énième conférence de presse. 

Tout ce qui est excessif est insignifiant et frise parfois le ridicule. C’est sans doute le cas en ce qui concerne les derniers propos de Jean Rémy Yama. « Ali Bongo Ondimba est mort, il n’existe plus », a-t-il déclaré devant quelques rares journalistes venus l’écouter.

Le leader syndical s’était fait légèrement plus discret ces dernières semaines en raison de sa mise en examen dans l’affaire SCI-Serpentin dans laquelle il est soupçonné de malversations financières et d’abus de biens sociaux (lire notre article).

Il aura fallu joindre plusieurs interlocuteurs au sein du PDG avant d’avoir une réaction. Car au sein du parti présidentiel, on a finit se lasser des « déclarations à l’emporte-pièce » du patron de DU qui n’ont « aucun effet ». Tout ce qui est excessif est insignifiant, dit l’un ; « Jean Rémy Yama a perdu tout sens des réalités », commente, lapidaire, un autre ; « autant dire que le soleil se lève à l’ouest », déclare encore un autre, etc.

Enfin, après plusieurs tentatives, un responsable du parti finit par accepter de nous répondre et se montre un peu plus prolixe. Après lui avoir livré le contenu des dernières déclarations de M. Yama, celui-ci ne peut réprimer un bref fou-rire. Puis, il nous livre sa réaction.

« Jean Rémy ne fait plus que de la politique. C’est à croire que son rêve, c’est d’éclipser Jean Ping »

« C’est totalement grotesque », réplique-t-il au bout de quelques secondes. « Vous savez, l’opposition gabonaise est en plein marasme. Elle a subit une cuisante défaite lors des élections. Elle n’a plus rien à dire aux Gabonais. Elle ne parle pas de leurs préoccupations et n’avance aucune idée pour y répondre. Aujourd’hui, l’opposition est aphone et inaudible. De même, les syndicats, hyper-politisés comme celui de M. Yama, sont en perte de vitesse. Leur bilan est nul. Il ne leur reste donc qu’une chose : la parole. Et pour se faire entendre et intéresser quelques médias de second ordre en manque de croustillant, ils se montrent excessifs. Sinon leurs déclarations passeraient complètement inaperçues », nous explique-t-il.

Et notre interlocuteur de poursuivre : « Vous savez, je connais bien Jean Rémy. C’est du théâtre. Des propos pour les médias. Même lui ne croit pas ce qu’il dit. Ce qu’il veut, en réalité, c’est négocier avec le pouvoir en sous main le soir venu, explique ce responsable du parti. « Mais cette stratégie est à double-tranchant », ajoute-t-il, « car la base de Dynamique Unitaire est vent debout contre M. Yama. Les intérêts des travailleurs ne sont plus défendus. Jean Rémy ne fait plus que de la politique. C’est à croire que son rêve, c’est d’éclipser Jean Ping », s’exclame notre interlocuteur, inquiet tout de même de voir qu’au Gabon certains syndicats, qui se sont fourvoyés, ne sont plus en mesure de jouer leur rôle. « Cette confusion des genres est une menace pour la démocratie sociale », conclut-il, la mine grave.