Ce mardi 25 février, l’avocat de Christian Patrichi Tanasa, Me Anges Kevin Nzigou, a de nouveau tenu une conférence de presse, la seconde en moins d’un mois, sur de prétendus actes de torture dont son client aurait été victime en prison dans la nuit du 26 janvier dernier. Sans, cette fois-ci aussi, apporter la moindre preuve.
Bis repetita. Même lieu, mêmes journalistes convoqués, même accusations et même… absence de preuve.
Ce mardi 25 février, Me Anges Kevin Nzigou a tenu un nouveau point-presse. Son second après celui du 29 janvier dernier. L’ordre du jour était le même : les tortures supposément subies par son client en prison dans la nuit du 26 janvier dernier. Des accusations graves, catégoriquement démenties par une enquête diligentée par le Parquet. Mais Anges Kevin Nzigou n’en démord pas. Son client aurait bien été torturé.
Fait nouveau, s’y ajoute désormais un autre grief : l’extorsion présumée d’aveux. Des détenus de l’opération Scorpion auraient été nuitamment extraits de leur cellule pour être interrogés par des membres de la DGR et invités à témoigner à charge contre l’ex-directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga, dont Anges Kevin Nzigou est l’avocat.
A l’instar de la dernière fois, les journalistes présents dans la salle ont été priés de le croire sur parole. En effet, le seul élément matériel apporté par l’avocat à l’appui de ses accusations sont des lettres écrites par… son client lui-même.
« Comme en janvier dernier, on est dans le plaidoyer prodomo. Finalement, la seule preuve qu’il y a dans ce dossier, ce sont les dires du client et de son avocat », déplore un collègue journaliste au sortir de ce point presse qui rappelle que Me Nzigou est connu pour « cultiver un rapport parfois distant avec la vérité ».
Or, fait observer un autre, citant l’Évangile selon Saint-Jean, « Si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas digne de foi. »
Un autre encore, sceptique depuis le départ, se contente d’un commentaire lapidaire. « Un mensonge répété ne fait pas une vérité », lâche-t-il, un brin excédé d’avoir « perdu son temps » lors d’une conférence de presse dont la durée a été le double de la dernière fois.
Un timing pas si anodin
Mais une autre question taraudait les journalistes présents. Pourquoi Me Anges Kevin Nzigou a-t-il fait le choix d’organiser un second point-presse sur le même thème aujourd’hui, un peu à contre-temps, alors que rien dans l’actualité ne l’y invitait ? Certains d’entre eux y voient la volonté d’allumer un contre-feu pour tenter de faire oublier la polémique dont l’avocat est l’objet depuis dans le cadre de l’affaire Rinaldi.
Ce weekend, l’avocat, connu pour son gout des médias et de… l’argent, avait prétexté d’un désaccord au sein des membres de la famille du garçonnet disparu le 12 janvier dernier à une dizaine de kilomètres de Bitam, pour se retirer de la défense de la mère qu’il avait pourtant à l’époque lui-même approchée, « flairant le potentiel médiatique de l’affaire », raille l’un de ses confrères.
En réalité, ce ne sont pas des dissensions intra-familiales mais un différend financier qui aurait motivé sa décision. La mère du petit Rinaldi, une personne très modeste, n’ayant pu faire droit aux prétentions jugées excessives de Me Nzigou, celui-ci aurait utilisé le premier prétexte venu pour se retirer d’un dossier qu’il juge encalminé et moins lucratif que ceux des mis en cause dans le cadre de l’opération Scorpion pour lesquels il a déjà fort à faire (lire notre article).