Ali Bongo, Régis Immongault, les experts gabonais en Corée du Sud, Léon Armel Bounda Balonzi, Erisco Wilfried Mvou Ossialas, Luc Leyi… Les tops et les flops cette semaine au Gabon

Le ministre gabonais des Transports, Léon Armel Bounda Balonzi © DR

Qui s’est positivement distingué cette semaine au Gabon ? Qui s’est, à l’inverse, négativement illustré ? Nous avons sondé une trentaine de personnalités de toutes sensibilités, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Voici leur réponse. 

LES TOPS 

  1. Ali Bongo Ondimba. En pleine crise du Covid-19, le président gabonais est le premier chef d’Etat africain à mettre la main à la poche et créer sur ses propres deniers un fonds santé doté de 2,1 milliards de francs CFA pour les Gabonais les plus vulnérables. Un geste unanimement apprécié qui devrait faire des émules (lire notre article).
  2. Régis Immongault. L’ancien ministre est également l’un des meilleurs économistes du pays. Cette semaine, il a accordé une interview éclairante à La Libreville. Un propos précis, émaillé de proposition concrète pour surmonter la crise et penser l’après. Pour ne rien gâcher, l’ancien ministre à fait preuve de réactivité et d’une très grande courtoisie avec nos journalistes. Loin, très loin de la condescendance dont font parfois preuve certains. Smart, comme on dit en anglais (lire l’interview).
  3. Les experts gabonais en Corée du Sud. Cette semaine, ces compatriotes se sont rendus dans le pays modèle en matière de riposte face au Covid-19. Ils reviennent avec à l’esprit de précieux enseignements. Cette pratique du benchmark (rechercher ailleurs les bonnes pratiques) n’est pas si courante. A saluer donc (lire notre article).

LES FLOPS

  1. Léon Armel Bounda Balonzi. Le ministre des Transports a essuyé cette semaine une polémique. Alors que le chiffre d’affaires annuel du secteur des transports s’est élevé en 2019 à 9 milliards de francs CFA, la mesure temporaire de gratuité des transports publics pour les Gabonais les plus fragiles a été budgétée à hauteur de… 6 milliards de francs CFA. Aucune explication n’a été donnée sur ce que beaucoup perçoivent comme une intrigante disproportion (lire notre article).
  2. Erisco Wilfried Mvou Ossialas. Alors que le pays fait face à une crise sanitaire et économique sans précédent qui appelle chacun à la responsabilité et à la mesure, le leader de la Confédération des régies financières et administrations assimilées (Cosyref) réclame à l’État le paiement d’une prime non-obligatoire liée à la performance, dont l’enveloppe se chiffre à 5 milliards de francs CFA. Une proposition jugée indécente, ces fonctionnaires bénéficiant de la sécurité de l’emploi et de l’assurance de voir leurs salaires payés. Si primes il y a, celles-ci doivent être réservées entre autres aux personnels de santé. Explication (lire notre article).
  3. Luc Léyi. Ce journaliste, infecté au Covid-19, s’est échappé du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), le 17 avril, où il était interné. Il entendait dénoncé ses conditions d’hospitalisation. Même si la critique est en partie fondée sur le fond (comme l’a reconnu le Dr Guy-Patrick Obiang Ndong samedi lors de son point de presse quotidien – lire notre article), la méthode est plus que contestable, l’intéressé ayant fait courir un risque sanitaire à la collectivité et ayant mobilisé du personnel, qui a déjà fort à faire par ailleurs, pour sa recherche. Qui plus est, le fugitif n’a pas manqué de justifier son geste sur les réseaux sociaux. Compte tenu de la gravité de son acte, davantage de discrétion de sa part aurait été plus convenable car au final, cette version gabonaise de Prison break est, en pleine période d’épidémie de Covid-19, du plus mauvais goût.