Afrique centrale : Ali Bongo Ondimba convoque un sommet de la CEEAC le 18 décembre à Libreville

Le chef de l'Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba (au centre), est également le président en exercice de la CEEAC (archives) © DR

Défense, sécurité intérieure, justice, diplomatie…, le chef de l’Etat gabonais réinvesti les domaine régaliens, au cœur de ses prérogatives. Le 18 décembre prochain à Libreville, il a convoqué un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) dont il est le président en exercice. Objectif : en réformer en profondeur les institutions afin de renforcer l’intégration sous-régionale. 

Ces dernières semaines, Ali Bongo Ondimba a envoyé son ministre des Affaires étrangères, Alain-Claude Bilie-By-Nze, tel un VRP, dans les différentes capitales d’Afrique centrale pour faire part à ses homologues de son projet de refonte des institutions de la CEEAC.

C’est accompagné du secrétaire général de la CEEAC Ahmad Allam-Mi, M. Bilie-By-Nze que, ce vendredi 8 novembre, le chef de la diplomatie gabonaise est allé remettre à Kinshasa les textes relatifs à la réforme de cette organisation sous-régionale au président RD congolais, Félix Tshisekedi.

L’occasion pour le ministre des Affaires étrangères gabonais de confirmer la tenue le 18 décembre prochain du sommet de la CEEAC.

C’est en 2015 à N’djamena au Tchad que les leaders de la CEEAC avaient acté leur volonté de réformer en profondeur cette organisation. Confié au Gabon, ce processus de modernisation s’était traduit par l’adoption en juillet 2019, à l’issue de la 2ème réunion ministérielle du Comité de pilotage de la réforme institutionnelle (Copil-Ri) de la CEEAC, dont le ministère des Affaires étrangères gabonais assure actuellement la présidence de plusieurs de projets de textes, de plusieurs projets de textes relatifs au cadre organique de la CEEAC, de son règlement financier, du statut des personnels, de l’insertion du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax) au sein de l’architecture institutionnelle de la CEEAC, etc.

Le grand retour d’Ali Bongo sur la scène diplomatique

Ali Bongo Ondimba est le président en exercice de la CEEAC, qui regroupe onze pays dans la sous-région. Le numéro un gabonais souhaite accélérer le processus d’intégration sous-régional, moins avancé que dans les autres régions du continent africain (EAC, SADC, CEDEAO…).

Récemment, M. Bongo a offert un bâtiment à Libreville, destiné à abriter le nouveau siège de l’institution sous-régionale.

Avec l’accueil de ce sommet de la CEEAC, Ali Bongo Ondimba signera son grand retour sur la scène internationale. Mais le chef de l’Etat gabonais, féru de diplomatie, n’a pas attendu cet événement pour s’impliquer sur les questions internationales. Depuis le mois de mai dernier, il a reçu près d’une vingtaine de ses homologues au Palais du Bord de mer. « Aucun président africain n’a fait mieux sur la période », relève un ambassadeur occidental en poste à Libreville. Chaque semaine, il reçoit les diplomates à la présidence. Il passe également plusieurs coups de fil pour s’entretenir avec ses homologues étrangers.

Par ailleurs, s’il utilise comme VRP son ministre des Affaires étrangères, c’est bien le président qui traite directement le dossier de la réforme de la CEEAC. Le 6 août dernier, il a reçu à Libreville le secrétaire général de cette institution d’intégration régionale, Ahmad Allam-Mi, pour faire le point de vive voix sur le dossier (lire notre article). Par ailleurs, lors des passages à Libreville des chefs d’Etat de la sous-région, Ali Bongo Ondimba ne perd aucune occasion pour évoquer le sujet, comme avec le centrafricain Touadéra en septembre dernier (lire notre article).

Très prochainement, le président Ali Bongo Ondimba devrait reprendre le rythme de ses déplacements à l’international, un exercice qu’il affectionne tout particulièrement.