[Vidéo] « Le Gabon est un pays stable et un vecteur de stabilité en Afrique centrale » (Philippe Autié, ambassadeur de France)

L'ambassadeur de France au Gabon, Philippe Autié, reçu par le Président Ali Bongo Ondimba en décembre 2019 © DR

C’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur de France à Libreville ce lundi 6 janvier à l’issue de la cérémonie des vœux du président Ali Bongo au corps diplomatique, qui salue au passage « l’évolution vers plus de diversification économique et d’Etat de droit, impulsés par le numéro un gabonais » (voir l’extrait vidéo ci-dessous). 

Dans une sous-région, l’Afrique centrale, souvent tourmentée, le Gabon fait office de bon élève. Le pays est en effet réputé pour sa grande stabilité mais aussi pour son implication via son service diplomatique, très actif, et son armée, l’une des plus professionnelles d’Afrique, dans le règlement des conflits dans la sous-région. C’est le cas en Centrafrique via la Minusca ou en matière de lutte contre le terrorisme, qui frappe notamment le Cameroun et le Tchad, et la criminalité transfrontalière.

Du point de vue de la France, le Gabon est considéré dans le jargon diplomatique comme un « partenaire positif ». « Le Gabon n’est pas un pays générateur d’externalités négatives. En effet, il n’est pas une source de terrorisme, contrairement aux pays sahéliens par exemple. Il n’est pas pourvoyeur de migrants, un phénomène déstabilisant pour l’Europe, comme par exemple la Guinée, le Mali ou la Côte d’Ivoire. A l’inverse, sa diplomatie est très active dans la lutte contre le dérèglement climatique, la résolution des conflits en Afrique centrale ou encore l’intégration sous-régionale comme l’a démontré le sommet extraordinaire de la CEEAC le 18 décembre dernier à Libreville », commente une source au sein du Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères.

 

Tournant dans les relations entre Libreville et Paris

Les propos de l’ambassadeur de France au Gabon interviennent trois jours seulement avant la venue du secrétaire d’Etat français aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne à Libreville, ce jeudi 9 janvier.

Cette visite est la première d’un membre du gouvernement français depuis la réélection en 2016 du président Ali Bongo Ondimba. Elle marque donc un véritable tournant dans les relations récentes entre la France et le Gabon. Exécrables sous le mandat de François Hollande (2012-2017), celles-ci se sont nettement réchauffées depuis l’élection en 2017 d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République.

Le jeune président français, qui entend nouer une relation décomplexée avec l’Afrique, dépouillé de ses oripeaux coloniaux, s’est entretenu depuis lors à de multiples reprises avec Ali Bongo Ondimba, physiquement lors de ses déplacements internationaux (à Paris, en Mauritanie, en Inde…), mais également en 2019, à plusieurs reprises toujours, par téléphone, notamment en janvier dernier.

« On est avec lui, vous lui dites » (Emmanuel Macron au sujet d’Ali Bongo)

M. Macron n’a jamais manqué une occasion d’afficher publiquement son soutien au numéro un gabonais. En mars 2019, alors que le président Ali Bongo était en convalescence suite à un AVC survenu quelques mois plus tôt, Emmanuel Macron, en déplacement à Nairobi au Kenya, avait lâché au ministre Franck Nguema venu le saluer : « on est avec lui, vous lui dites » (lire notre article).

« Les deux présidents s’apprécient. Ils partagent plusieurs centres d’intérêt en commun, dont le football et l’Histoire. Leurs relations interpersonnelles sont très bonnes », avait indiqué en 2018 un haut-diplomate français. « Ce sont deux personnalités pragmatiques », avaient alors confié, de son côté déclaré, une source gabonaise.

Par ailleurs, la France a besoin du soutien du Gabon sur deux sujets qu’elle considère comme prioritaires : la lutte contre le dérèglement climatique dans laquelle Libreville est leader en Afrique et la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Le Gabon compte l’une des armées les plus professionnelles sur le continent africain. Un atout majeur aux yeux de Paris.