Vidéo / Gabon : « Moi, quand j’ai été premier ministre, peut-être que j’ai volé aussi » (Jean Eyeghé Ndong, ex-premier ministre et opposant)

L'ex-premier ministre, Jean Eyeghé Ndong @ DR

En pleine opération anti-corruption au Gabon, les propos du bras droit de Jean Ping tenus ce weekend à l’occasion d’un meeting à Angondjé font scandale. 

L’aveu a le mérite de la franchise. Mais dans le contexte actuel, il sonne douloureusement aux oreilles des Gabonais.

Ce weekend, lors d’un meeting à Angondjé, au nord de Libreville, l’ex-premier ministre (2006-2009) et bras droit de l’opposant Jean Ping, se laissant sans doute emporter par sa verve, s’est livré à une surprenante confidence :

« On volait avant. Moi, quand j’ai été premier ministre, peut-être que j’ai volé aussi », a-t-il déclaré, ajoutant : « Mais vraiment, on ne volait pas comme ça. »

Fait sur un ton badin, avec une pointe de désinvolture, les déclarations de Jean Eyeghé Ndong ont choqué les Gabonais qui ont vertement réagi sur les réseaux sociaux.

L’aveu de Jean Eyeghé Ndong est affligeant. Il démontre que derrière les beaux discours et les principes, l’opposition gabonaise n’est pas toujours au clair sur le sujet de la corruption et des détournements de fonds, s’indigne sur Twitter Anthony, jeune gabonais qui poursuit ses études aux Etats-Unis.

Jean Ping, Jean Eyeghe Ndong, Zacharie Myboto, Alexandre Barro Chambrier…

Pour Thèrèse, qui se présente comme chef d’entreprise vivant à Port-Gentil, les principales figures de l’opposition devraient rendre des comptes et ne pas avoir peur d’ouvrir la boîte de Pandore. On nous parle du Président, du Gouvernement, du PDG. Mais les Jean Ping, Jean Eyeghe Ndong, Zacharie Myboto ou Alexandre Barro Chambrier qui ont tous été à un moment donné aux affaires, ne devraient-ils pas eux aussi s’expliquer sur leur gestion passée ?, écrit-elle sur le réseau social Facebook.

Dans le contexte actuel, les propos du bras droit de Jean Ping viennent conforter l’opération anti-corruption en cours au Gabon. Une opération qui ne devrait pas être, pour les Gabonais, limitée dans la durée.