Tribune : Michel-Philippe Nze (PDG) pique au vif l’amour propre et l’égo (démesuré) de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi (UN)

Michel-Philippe Nze © DR

La réplique ne s’est pas faite attendre. Et elle est cinglante. Moins de 24 heures après la publication d’un communiqué controversé signé par le porte-parole de l’Union nationale, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, qui n’a manifestement guère apprécié les sorties sur le terrain la semaine dernière du président Ali Bongo Ondimba (lire notre interview), celui-ci s’est vu dire son fait par Michel-Philippe Nze. Ce mardi 17 mai, dans une tribune publiée sur sa page Facebook, le secrétaire général adjoint 2 du PDG, chargé de la communication, a piqué au vif l’amour propre et l’égo – de notoriété démesuré – de Ntoutoume Ayi. Le propos est savoureux. La Libreville le reproduit ici dans son intégralité.

« LA BÊTISE INSISTE TOUJOURS

Dans une déclaration insensée guidée par la seule obstination d’attenter à l’honorabilité et à la dignité du président de la République, un des porte-paroles de l’Union Nationale certainement en panne de visibilité a jugé utile de ramener au goût du jour le vieux dossier de la vacance du pouvoir alors que celui-ci vient d’être définitivement bouclé par la justice gabonaise.

L’idée, on le sait, est d’écarter Ali BONGO ONDIMBA du pouvoir pour cause d’incapacité à assurer la fonction présidentielle en dépit de preuves contraires que nous fournit l’activisme du Chef de l’État sur tous les fronts.

Pourquoi donc relancer la polémique autour de cette vieille affaire alors que tout le Gabon se prépare à aller aux élections dans moins de quinze mois?

Aussi bêtement que cela puisse paraître, Jean-Gaspard NTOUTOUME AYI semble mû par le désir de faire parler de lui. C’est vrai que c’est par le biais de cette affaire que lui et son groupuscule de « Appel à agir  » avaient acquis fin 2018, une certaine »notoriété ». Un moment de gloire qui doit certainement manquer au désormais porte-parole de l’Union Nationale depuis que sa présidente Paulette Missambo et son rival intime Paul-Marie GONDJOUT se disputent les feux de la rampe dans les médias.

Il y a longtemps en effet que Jean-Gaspard NTOUTOUME AYI n’a plus réussi à braquer les projecteurs sur sa petite personne. Ce n’est pas faute d’avoir essayé.

D’abord aux législatives de 2018, où il avait espéré capitaliser sur sa gloire éphémère de l’opération » vacance du pouvoir ». En vain. Puisqu’il fut battu sèchement dès le premier tour.

Ensuite, lorsqu’il s’est mis en tête de briguer la présidence de l’Union Nationale. Ses compagnons de lutte lui ont sans doute fait comprendre que la veste était trop grande pour lui. Puisqu’il n’avait pas insisté outre mesure.

Et le voilà qui revient avec ce même dossier de la « vacance du pouvoir » alors que l’affaire vient d’être close définitivement devant les instances judiciaires. Peut-être que pour Jean-Gaspard NTOUTOUME AYI, une même cause pourrait engendrer un résultat différent pour peu qu’on revienne à la charge obstinément. Mais comme dit le dicton à juste titre : la bêtise insiste toujours.

Cette fois-ci, c’est le tour de ville qu’à entrepris le président de la République ces derniers jours qu’il place au centre de sa vindicte. Ali BONGO ONDIMBA selon lui, ne devrait pas sortir du rigorisme protocolaire pour partager des moments de proximité avec quelques compatriotes, en toute simplicité.

Qu’y avait-il de choquant à voir un homme dont beaucoup disaient qu’il n’était plus accessible, qu’il serait désormais grabataire sinon à l’article de la mort, échanger, rire et marcher, certes avec une mobilité réduite mais par ses propres moyens physiques?

Ou bien c’est nous qui ne comprenons rien à la manœuvre de Jean-Gaspard NTOUTOUME AYI. Oui, peut-être qu’au fond, c’est le fait de voir Ali BONGO ONDIMBA, en mouvement et de plus en plus à l’offensive sur le terrain qui le met en courroux et l’empêche de rêver à un avenir ministériel ? Connaissant le côté ambitieux du personnage que les proches qualifient de colérique et qui aime à dire à ceux qui veulent l’entendre qu’il est le seul vrai « énarque » du Gabon, cette explication est tout à fait plausible.

Croit-il vraiment qu’il lui suffit de vomir sa logorrhée infâme sur la personne du président de la République pour que les Gabonais et les institutions de la République suivent son mot d’ordre comme des moutons dociles ?

Au cas où il l’ignorerait, la qualité première requise pour être président de la République, n’est pas d’être capable de courir le cent mètres en dix secondes ni de sauter les deux mètres en hauteur.

C’est plutôt dans la capacité à concevoir et à tracer une trajectoire de développement pour son pays qu’on est jugé apte à prétendre le diriger. Alors, si d’aventure, Jean-Gaspard NTOUTOUME AYI voudrait voir Ali BONGO ONDIMBA écarté du chemin ardu qui mène au fauteuil présidentiel, qu’il  cesse sa rhétorique vaine sur les problèmes de santé du président de la République pour se concentrer sur ce que son parti va proposer aux  Gabonais lors des présidentielles à venir.

Car beaucoup de compatriotes qui se trouvent dans la même condition que le Chef de l’État prouvent chaque jour leur capacité à s’acquitter correctement et valablement de toutes leurs obligations sans aucune entrave particulière.

Cette impertinence dans laquelle il se complaît et qui trahit une très mauvaise éducation est sans nul doute l’une des nombreuses raisons de ses échecs en politique. Il est temps de lui dire son fait en lui rappelant qu’il n’est ni plus, ni moins qu’un Gabonais comme tous les autres sans aucun attribut particulier. Qu’il ait une trop bonne opinion de lui-même n’y change rien.

Au demeurant, on devine sans peine que le porte-parole de l’Union Nationale souffre d’un manque notoire d’inspiration d’où le besoin de remettre sur le tapis un vieux sujet qui a déjà trouvé son épilogue devant les tribunaux. Et même si sa préoccupation était sincère, pourquoi ne pas laisser les Gabonais décider librement du sort d’Ali BONGO ONDIMBA lors des élections présidentielles de 2023 ?

Pourquoi vouloir à tout prix relancer une affaire close si ce n’est pour attirer l’attention sur soi ? C’est vrai que la répartition des rôles à l’Union Nationale lui a taillé un corset un peu trop serré qui ne lui laisse pas beaucoup de possibilités de se mettre en lumière.

A présent qu’il a réussi son coup médiatique, revenons à des choses beaucoup plus sérieuses. »