Tournée en province du directeur de cabinet d’Ali Bongo : Milebou-Aubusson, Diramba, Massavala, Maganga-Moussavou… Dans la Ngounié, Brice Laccruche Alihanga multiplie les contacts au sein de la majorité comme dans l’opposition

Vendredi 20 septembre, Brice Laccruche Alihanga est venue saluer chez elle dans la Ngounié la présidente du Sénat Lucie Milebou-Aubusson © DR

Alors que le directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba achève son séjour dans la Ngounié (sud du pays), il poursuit aujourd’hui sa tournée provinciale en se rendant dans l’Ogooué-Ivindo, puis dans l’Ogooué-Lolo.  

Une tournée provinciale placée sous le signe de l’unité (de la majorité) et du rassemblement républicain (jusque dans les rangs de l’opposition).

Pendant deux jours, mercredi et jeudi, Brice Laccruche Alihanga était dans la Ngounié où il poursuit au pas de charge sa tournée des provinces du pays.

Hier, le bras droit d’Ali Bongo Ondimba était à Mouila, chef-lieu de la province. Il y a été accueilli par le premier magistrat de la ville, l’opposant, membre du parti Les Démocrates, Jean-Norbert Diramba. « C’est un geste républicain tout à fait normal. Les institutions de la République doivent être respectées. Il n’est pas question de politique. Nous sommes républicains avant tout. L’important est de travailler en bonne intelligence avec toutes les parties pour satisfaire les populations. C’est ce qu’attendent nos concitoyens », a déclaré M. Diramba.

La veille déjà, à Ndende, M. Laccruche avait partagé un repas avec l’ancien ministre, opposant radical proche de Jean Ping et tout récemment libéré de prison, Frédéric Massavala Maboumba. « C’est la preuve que le président de la République est capable de rassembler au-delà de son camp et par-delà les clivages anciens », veut croire un responsable provincial du PDG.

De ces épisodes, ce professeur en science politique de l’UOB, fin observateur de la vie politique gabonaise, en tire lui une leçon plus générale. « Il y a aujourd’hui une ligne de fracture très nette au sein de l’opposition entre ceux, de plus en plus minoritaires, qui campent dans une posture d’opposition radicale, et ceux, de plus en plus nombreux, qui adoptent une ligne d’opposition constructive, se voulant pragmatique en faisant avancer les dossiers à travers un dialogue avec la majorité », explique ce politologue.

Parallèlement à sa main tendue à l’opposition, le directeur de cabinet d’Ali Bongo cherche à resserrer les rangs de la majorité présidentielle. Une mission facilitée par le retour aux commandes du pays du chef de l’Etat, revenu à Libreville après plusieurs mois de convalescence à l’étranger.

C’est ainsi qu’à l’occasion de sa venue dans la Ngounié, en aparté de ces meetings avec les populations, M. Laccruche a rendu visite à tous les barons du PDG originaires de la province. Coup sur coup, il s’est rendu chez Lucie Milebou Aubusson, épouse Mboussou, la présidente du Sénat, Marcel Doupamby Matoka, le conseiller politique à la Présidence, Guy Bertrand Mapangou ou encore chez la valeur montante au sein de la majorité qui fait l’unanimité autour de lui, Patrichi Tanasa, l’ADG de la Gabon Oil Company.

Meeting de Mouila vendredi 20 septembre

Autre présence remarquée durant ce séjour dans la Ngounié : celle du ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, le fils de l’ex-vice-président, Pierre-Claver Maganga-Moussavou limogé en mai dernier suite à l’éclatement du scandale du kévazingo et grande figure politique de Mouila. Biendi Maganga Moussavou a accompagné durant l’ensemble de son séjour dans la province le directeur de cabinet d’Ali Bongo. « Il faut y voir un signe politique évident », glisse dans un sourire entendu un proche de la famille Maganga-Moussavou.

Brice Laccruche Alihanga entourés des ministres Jean de Dieu Moukagni Iwangou (à gauche) et Biendi Maganga Moussavou à droite lors d’un meeting à Mouila vendredi 20 septembre

Dans le même registre, la présence du ministre de l’Enseignement supérieur venu de l’opposition, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, a elle aussi été particulièrement relevée. « Il n’y a aucune tentation du côté de ceux qui, dans l’opposition, ont rejoint le gouvernement, à retourner dans leur camp d’origine. Au contraire, on assiste plutôt à une volonté de la part d’un certain nombre d’opposants, y compris radicaux, à venir grossir les rangs de la majorité », explique notre politique de l’UOB.

Les dissensions, apparues au sein de la majorité suite aux ennuis de santé d’Ali Bongo Ondimba, ne semblent plus qu’être un lointain souvenir. Jamais, durant ces dix dernières années, celle-ci n’a paru aussi unie et rassemblée qu’aujourd’hui.

En attendant, Brice Laccruche Alihanga poursuit sa tournée en province. Il est aujourd’hui attendu dans l’Ogooué-Ivindo dans le centre du pays. Il se rendra ensuite dans l’Ogooué-Lolo.