Tensions entre la Russie et l’Ukraine : Pourquoi le Gabon s’est abstenu lors du vote au Conseil de sécurité de l’ONU

Le siège du Conseil de sécurité à New York (Etats-Unis) © Twitter/MAE

Le Gabon s’est abstenu lors du vote lundi 31 janvier sur la question ukrainienne au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies. Un dossier qui divise les Etats-Unis et l’Europe d’une part, la Russie et la Chine d’autre part.

Le vote au Conseil de sécurité s’est déroulé mardi à la demande des États-Unis. 10 pays sur les 15 membres du Conseil ont voté en sa faveur. La Russie et la Chine ont voté contre. Le Gabon, l’Inde et le Kenya se sont abstenus.

La Russie et la Chine disposant d’un droit de veto, la résolution n’a pas été adoptée.

Le représentant permanent du Gabon auprès de l’Organisation des Nations unies, Michel Xavier Biang, a exposé à l’issue du vote de procédure, la position de Libreville sur la question de la menace d’une invasion russe de l’Ukraine. Il a appelé les parties prenantes à la retenue et à privilégier les voies du dialogue et de la négociation en vue de préserver la stabilité et la paix dans la région.

« Nous avons pris connaissance d’informations relatives à une importante mobilisation de la Russie aux frontières de l’Ukraine laissant présager l’imminence d’une action militaire. Nous avons également observé une véritable effervescence des partenaires de l’Ukraine avec un déploiement de moyens financiers importants et d’équipements militaires, notant l’escalade verbale et la tension qui en découlent ainsi que l’importante activité diplomatique qui se traduit par différentes initiatives dont le format de Normandie », a déclaré Michel Xavier Biang.

Pour le représentant permanent du Gabon à l’ONU, la communauté internationale et ses membres doivent activer les canaux de la diplomatie préventive, tels que prévus par le Chapitre VI de la Charte des Nations unies, consacrée au règlement pacifique des différends. « La force du Conseil réside dans son unité, et non dans la fragmentation » a estimé Michel Xavier Biang, rappelant l’appel du président ukrainien qui a exhorté à « garder le sens de la mesure et à ne pas amplifier la panique ».

« La position d’équilibre est traditionnelle pour les pays africains sur ce genre de dossier qui oppose un pays ou un groupe de pays occidentaux à d’autres. Elle s’inscrit dans la généalogie des pays non-alignés dont les pays africains font partie. Voter pour ou voter contre aurait était inhabituel », explique un professeur en relations internationales de l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris).

Pour rappel, le Gabon, considéré comme l’un des pays africains les plus actifs sur la scène diplomatique, est, depuis le 1er janvier, membre non permanent du Conseil de sécurité pour les deux années à venir (2022-2023). A compter de septembre prochain, il assurera même la présidence de cette institution, la plus prestigieuse et la plus importante du système onusien.