« Il est temps pour l’opposition de se mettre sérieusement au travail et d’arrêter de distraire les Gabonais » (Victorine Tchicot, RHM)

Tee-shirt à l'effigie de Victorine Tchicot, membre du parti d'opposition Rassemblement Héritage et Modernité © DR

Victorine Tchicot, l’une des responsables du Rassemblement héritage et modernité, le parti d’opposition présidé par Alexandre Barro Chambrier, juge très sévèrement l’attitude de l’opposition gabonaise dont l’unique espoir, dénonce-t-elle, réside dans la disparition d’Ali Bongo.

Pour l’opposition gabonaise, la critique est sévère. Elle est d’autant plus cinglante qu’elle émane de ses propres rangs. C’est en effet à un véritable réquisitoire à son encontre auquel s’est livrée Victorine Tchicot le mardi 4 décembre dernier sur sa page Facebook.

« Quitte à essuyer les foudres de certains, en aucun cas la disparition physique d’un tiers ne pourrait constituer un projet politique. En clair, attendre que la nature élimine votre adversaire politique est purement irresponsable et carrément scandaleux », déclare d’emblée cette figure du RHM.

« La capacité des uns et des autres à conduire les destinées de la Nation doivent impérativement s’inscrire dans l’excellence et dans le travail et non dans l’attente d’une délivrance providentielle ! », poursuit cette diplômée de Science Po Paris, ancienne conseillère spéciale de feu président Omar Bongo Ondimba, passée depuis dans l’opposition.

Victorine Tchicot conclut son long réquisitoire par une formule cinglante. « Il est temps de se mettre sérieusement au travail et arrêter de distraire nos compatriotes », lance-t-elle à l’endroit de l’opposition.

Une opposition trop critique, insuffisamment constructive et éloignée des préoccupations des Gabonais

Les propos de l’opposante prennent tout leur sens dans le contexte actuel. En effet, depuis l’hospitalisation d’Ali Bongo, une frange de l’opposition, dite radicale, constituée de Jean Ping (CNR) ou de Zacharie Myboto (UN), n’a eu de cesse d’appeler à la vacance définitive du pouvoir, alors même que les nouvelles sur l’état de santé du président sont des plus rassurantes.

Une stratégie qui constitue pour l’opposition une impasse. Jean Ping s’est révélé incapable de mobiliser dans la rue les Gabonais comme il le souhaitait. Quant à l’UN, étrillée lors des élections législatives, elle en est réduite à pondre des communiqués tout juste bons pour les médias, font observer certains opposants.

Une attitude contre-productive dénoncée par des voix de plus en plus nombreuses au sein de l’opposition, à l’instar de Victorine Tchicot. En effet, ça n’est pas en se contentant de critiquer le pouvoir actuel que l’opposition parviendra à convaincre les Gabonais mais en élaborant un projet concurrent à même de répondre aux préoccupations quotidiennes des populations.

Manifestement, nous en sommes encore loin. L’opposition a du pain sur la planche. Décidément, « il est (vraiment) temps pour elle de se mettre sérieusement au travail ».