Les soldats gabonais de la Minusca pourraient rester en Centrafrique

Etienne Massard Kabinda Makaga, le ministre gabonais des Affaires présidentielles et de la Défense – © DR

Le 8 mars dernier, Libreville avait fait part de sa décision de retirer ses 444 soldats de la Minusca, la mission de l’ONU en Centrafrique. Une décision qui faisait suite à des soupçons d’abus sexuels et de vente de munitions à une milice armée. Aujourd’hui, des négociations seraient en cours pour que le contingent gabonais reste dans ce pays en proie à de vives tensions.

« Son départ prévu en juin a été reporté au 30 septembre », a indiqué à l’AFP une source onusienne qui ajoute qu’Etienne Massard Kabinda Makaga, le ministre gabonais des Affaires présidentielles et de la Défense, doit prochainement se rendre au siège de l’ONU pour aborder ce sujet. Interrogées par l’AFP, les autorités gabonaises n’ont ni confirmé ni infirmé l’information.

Pour nombre d’experts, le maintien des troupes gabonaises serait bienvenu. La Centrafrique connait en effet un regain de violence et la Minusca semble sous-dimensionnée pour y faire face. L’ONU peine en effet à trouver des Casques bleus à envoyer en Centrafrique. En outre, en dépit des accusations visant certains de ses éléments, le contingent gabonais est reconnu comme l’un des plus professionnels, l’un de ceux dont la connaissance du terrain est la plus grande.

La République centrafricaine est en conflit depuis 2013. Les violences y sont quasi-quotidiennes. Plus d’un quart de la population a dû fuir son domicile. La mission onusienne est y est présente depuis 2014 dans le pays où elle a pour principal objectif la protection des civils. Mi-novembre 2017, le Conseil de sécurité avait approuvé l’envoi de 900 Casques bleus supplémentaires pour une mission qui en compte déjà 10.000. Six mois plus tard, seuls 400 des 900 Casques bleus promis sont arrivés.