[Série] Comment Noureddin Bongo Valentin est parvenu, à son poste de coordinateur général des affaires présidentielles, à assainir les finances publiques du Gabon (épisode 1)

Noureddin Bongo Valentin aux côtés du président Ali Bongo Ondimba (archives / 19 novembre 2020) © DR

L’annonce a fait l’effet d’une bombe. Le 13 septembre, dans le communiqué final du conseil des ministres, on apprenait le départ de Noureddin Bongo Valentin de son poste de coordinateur des affaires présidentielles auquel il avait été nommé en décembre 2019. Ce départ marque en réalité une nouvelle étape de sa collaboration avec le président Ali Bongo Ondimba dont il pourrait devenir le directeur de campagne à l’occasion de l’élection présidentielle prévue en 2023 au Gabon. En attendant, quel bilan tirer de son passage à la Présidence de la République ? Dans ce premier épisode, La Libreville revient sur son action en matière d’assainissement des finances publiques. 

Schématiquement, les missions de Noureddin Bongo Valentin à son poste de coordinateur général des affaires présidentielles se sont articulées autour de trois axes principaux.

Le premier d’entre eux est l’assainissement des finances publiques.

Son intervention en la matière s’est essentiellement matérialisée sous deux formes.

La première, c’est l’audit de la dette intérieure mené à travers une task force. Cet audit a engendré des économies significatives pour l’Etat, qui s’est délesté de plus de 600 milliards de FCFA de créances réclamées, mais qui se sont révélées après vérifications injustifiées.

Cette fiabilisation de la dette intérieure a permis de procéder à un premier règlement de 91 milliards de FCFA en juillet 2021, sur un total de créances reconnues d’environ 500 milliards de FCFA. Une injection de trésorerie bienvenue pour le secteur privé gabonais, éprouvé par la crise de la COVID-19.

Deuxième forme d’intervention pour le CGAP, la promotion de modes de financement alternatifs pour l’édification des grandes infrastructures. D’où la promotion des partenariats publics privés afin de doter le Gabon de ces infrastructures indispensables à l’accélération de sa croissance et à l’amélioration de la qualité de vie de sa population. Grand avantage de ce mode de financement : il ne creuse pas le déficit de l’Etat et n’augmente donc pas son endettement. Précieux dans un contexte de pandémie qui a contraint les Etats à recourir plus qu’à l’accoutumée à l’endettement. C’est ce mode de financement qui a été retenu pour le financement de la Transgabonaise (infrastructure routière de plus de 680 km traversant d’est en ouest le pays), pour la réfection de la voie de chemin de fer opérée par la Setrag ou encore pour la construction de la route à péage de déviation sud de l’agglomération de Libreville, dite Owendo Bypass.

Enfin, troisième forme d’intervention pour le CGAP, qui constitue une source d’économie pour les finances publiques : la meilleure gestion des litiges engagés contre l’Etat. Chacun se souvient notamment de la décision de justice rendue en faveur du Gabon dans l’affaire l’opposant à la société WEBCOR. En l’espèce, le tribunal de Paris a annulé une amende de 690 milliards de FCFA qu’aurait pu payer l’Etat gabonais s’il n’avait pas fait diligence.

De quoi faire jurisprudence et dissuader tous ceux, nombreux par le passé, qui se sont contentés de signer des contrats avec l’Etat gabonais sans les exécuter avant de réclamer des millions de FCFA pour les uns, des milliards pour les autres.

Une époque bel et bien révolue. Ce sera sans doute l’une des marques durables laissées par Noureddin Bongo Valentin à l’occasion de son passage à la Présidence de la République.

A paraître prochainement, l’épisode 2 : Quel bilan pour Noureddin Bongo Valentin en matière de renforcement de l’efficacité de l’action publique ? (cliquez ici)