[Série 2/6] Les propositions chocs du rapport sur l’égalité femme-homme au Gabon en matière de santé : promouvoir les méthodes de contraception modernes et lutter contre les cancers féminins

La lutte contre le cancer du sein est de longue date l'un des axes majeur d'action de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba, auteur du rapport sur l'égalité femme-homme au Gabon remis mercredi 30 septembre 2020 au chef de l'Etat © DR

Mercredi 30 septembre, le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, a reçu des mains de son épouse, Sylvia Bongo Ondimba, fondatrice de la Fondation éponyme, une Stratégie de promotion des droits de la femme et de la réduction des inégalités femme/homme. Élaborée par une équipe pluridisciplinaire, celle-ci contient 33 mesures réparties en six domaines (éducation, santé, droit de la famille, politique, économie, violences faites aux femmes) à mettre en œuvre sur une période de 3 ans. L’objectif renforcer les droits des femmes et lutter contre les inégalités entre les genres au Gabon. Des propositions, aussitôt endossées par le chef de l’Etat qui y voit une opportunité pour donner une « nouvelle impulsion » à la Décennie de la femme lancée en 2015. Celui-ci a donné instruction au gouvernement de faire le nécessaire pour les retranscrire en droit et les rendre applicables dans les faits. Voici celles qui concernent le domaine de la santé. 

Constat

Le Gabon a connu une évolution favorable de la mortalité maternelle et infantile, mais les femmes gabonaises restent vulnérables lors de l’accouchement puisque le taux de mortalité maternelle atteint 261 décès pour 100 000 naissances (les objectifs du Millénaire pour le développement de l’ONU ciblant 68/100 000). La mortalité maternelle est en partie liée à la
question des avortements qui, étant illégaux et réalisés clandestinement, sont la 2ème cause de décès maternels.

A titre d’exemple, le Gabon vient d’ouvrir l’avortement  au cas de la mineure en détresse, ce qui constitue déjà une grande avancée dans la lutte contre les grossesses précoces. En effet, aller au-delà de cette réforme en intégrant une modification significative du code pénal sur la notion d’état de détresse serait une piste de réflexion.

La santé des femmes est également impactée par la forte prévalence du Sida, maladie dont la prévalence est plus élevée chez les femmes que chez les hommes (écarts de l’ordre de 2x à 4x selon les tranches d’âges).

En lien avec la lutte contre cette épidémie et depuis l’autorisation de la contraception en 2000, des efforts pour promouvoir les méthodes contraceptives modernes ont été réalisés. Leur utilisation reste cependant très faible: seulement 1/3 des femmes utilisent un moyen de contraception.

Des efforts sont réalisés sur la prévention et le dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus, notamment par le Ministère de la Santé et la Fondation Sylvia Bongo Ondimba qui mènent de nombreuses actions. Toutefois, les cancers féminins représentent à eux seuls ~30% des cancers et restent l’une des premières causes de décès des femmes au Gabon – ils ont provoqué près de 200 décès en 2018.

Recommandations majeures

– Sensibiliser les jeunes filles et les jeunes hommes à l’utilisation des méthodes de contraception modernes.
– Passage à l’échelle des dispositifs de lutte contre les cancers féminins, notamment le déploiement de bus de dépistage des cancers féminins en continu tout au long de l’année dans les villes et les zones reculées.