Sécurité : Ali Bongo Ondimba met sous pression les ministres de l’Intérieur d’Afrique centrale

Depuis son passage au ministère de la Défense dans les années 2000, le président gabonais Ali Bongo Ondimba a une attention toute particulière pour les questions sécuritaires © DR

Cette semaine, Libreville s’est muée en capitale de la sécurité en Afrique centrale. Outre la 20ème session du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale (CCPAC), la capitale gabonaise a abrité le forum des ministres chargés des questions de sécurité dans les pays de la sous-région.

Le Gabon est l’un des pays les plus stables en Afrique et l’un des moins criminogènes.

Ça n’est donc pas un hasard si Libreville, sa capitale, a abrité jeudi et vendredi, à l’hôtel Boulevard à Acaé, pas moins de deux rencontres sécuritaires à dimension sous-régionale en collaboration avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et le secrétariat général de l’Organisation internationale de la police criminelle (OIPC- INTERPOL).

C’est le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Justice, garde des Sceaux, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, qui en a fait l’ouverture. Objectif de ces grands-messes : renforcer davantage la coopération en matière de police criminelle pour lutter contre la criminalité transnationale, grandissante dans la sous-région, sous toutes ses formes (drogue, trafic d’être humain, délinquance environnementale, etc).

Edgard Anicet Mboumbou Miyakou (au centre) ce jeudi 14 novembre à Libreville aux côtés de ses homologues d’Afrique centrale © DR

Outre la volonté de mutualiser la réponse sécuritaire en Afrique centrale pour s’adapter à la mutation de la criminalité qui se défie de plus en plus des frontières, « nous projetons de travailler avec les organismes de coopération policière des États d’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe. Les différents textes que nous proposons permettront la mise en place d’un système fiable de collecte et de centralisation des informations criminelles et constitueront des instruments forts au service de la lutte contre la criminalité », a déclaré le ministre de l’Intérieur gabonais lors de son discours d’ouverture du forum.

« Il faut appliquer la tolérance zéro », Ali Bongo Ondimba

Les États concernés sont désormais sous pression pour appliquer ces recommandations. Ce vendredi, au moment de la clôture de ces deux forums, le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba, un ex-ministre de la défense, a, à travers son compte sur le réseau social Twitter, après avoir rappelé la nécessité d’ « élaborer une stratégie pour éradiquer la criminalité transnationale, grandissante dans le Bassin du Congo, grâce à une étroite collaboration entre pays frères de la CEMAC », lancé cet avertissement : « en ce domaine, il faut appliquer la tolérance zéro ».

La parole du numéro un gabonais porte d’autant plus que celui-ci est également le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). C’est à ce titre qu’il présidera le 18 décembre prochain à Libreville un important sommet de cette organisation sous-régionale à l’occasion duquel des réformes institutionnelles importantes, renforçant l’intégration en Afrique centrale, devraient être adoptées.