Santé du président du Gabon Ali Bongo : l’Union africaine précise ce qu’elle entend par « strict respect de l’ordre constitutionnel »

Le président en exercice de l'Union africaine, Paul Kagame, et le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat © DR

Réunie samedi 17 novembre à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, pour son 11ème sommet extraordinaire, l’Union africaine (UA) a indiqué samedi être attachée au « strict respect de l’ordre constitutionnel ». Une formulation manifestement mal interprétée par certains, d’où les précisions apportées le lendemain par l’organisation panafricaine. 

Une « mission d’information et d’écoute » sera dépêchée « dans les meilleurs délais » à Libreville, ajoute le communiqué du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat. Ce dernier s’est dit « préoccupé par certains développements en rapport avec la situation sanitaire du chef de l’État », selon le texte qui appelle « l’ensemble des acteurs politiques et institutions du pays à conjuguer, en toute responsabilité, leurs efforts en vue de préserver l’unité, la paix et la stabilité ».

Face aux « interprétations ambiguës et erronées, involontaires ou non » de ces formulations, le cabinet du président de la Commission de l’UA a tenu, dès le lendemain, à préciser ce qu’a voulu signifier l’Union Africaine. « Nous sommes attachés à la stabilité constitutionnelle. Celle-ci est incarnée par le président de la République. Seules les élections permettent d’en changer. Tout autre moyen, contraire à la Constitution, sera fermement condamné par l’Union africaine. Voilà ce que nous entendons par le ‘strict respect de l’ordre constitutionnel’ ».

Une critique indirecte à l’endroit de ceux qui tentent de déclencher une procédure de vacance en l’absence temporaire d’Ali Bongo. Mais aussi envers ceux qui appellent à la démission de la présidente de la Cour constitutionnelle. « Les décisions du juge constitutionnel doivent être respectées », répète l’un des membres du cabinet de M. Moussa Faki Mahamat.

Une analyse confirmée du côté de l’entourage du président en exercice de l’UA, Paul Kagame. « Il n’y a aucune ambiguïté. Le président [Paul Kagame] à l’instar des autres chefs d’Etat du continent, soutient sans réserve leur frère, le président Ali Bongo Ondimba. C’est d’ailleurs ce qu’il a déclaré samedi dans son discours », confie l’un de ses proches conseillers. 

Et celui d’ajouter : « les nouvelles que nous avons de l’état de santé du président Ali Bongo Ondimba sont bonnes. Il devrait être de retour chez lui prochainement […] Alors que certains tentent peut-être de profiter de la situation, c’est de bonne guerre. Mais ça n’est pas respecter l’ordre constitutionnel et c’est tenté de créer le désordre. Et ça, nous ne l’admettrons pas car c’est de stabilité dont nos pays ont avant tout besoin pour se développer. On ne bâtit rien sur le chaos », conclut ce dernier.