Rumeurs de rapts d’enfants au Gabon : Un homme brûlé vif, un autre lynché et laissé pour mort

Un père de famille, Patrick Ndong Eyeghe, a été lynché par la foule ce vendredi 24 janvier à Libreville. Un autre homme a été brûlé vif en raison de rumeurs sur de supposés enlèvements d'enfants © DR

Suite à la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux au sujet d’une vague présumée d’enlèvements d’enfants au Gabon à des fins de crimes rituels, des incidents ont eu lieu en plusieurs points de la capitale gabonaise. Les autorités promettent la plus grande fermeté.

Au Gabon, la rumeur a tué.

Ce vendredi à Libreville, Patrick Ndong Eyeghe, un père de famille, allait récupérer ses enfants à la sortie de leur école, à Mère Jean-Gabrielle sise à STFO, au niveau du PK9. « C’est un kidnappeur d’enfants ! », a crié la foule qui s’est lancé à sa poursuite. Il a alors été extrait de son véhicule 4×4 aux vitres fumées et passé à tabac par la foule.

« Nous sommes allés chercher un homme qui était en train de se faire lyncher par la population, et nous l’avons transporté jusqu’à l’hôpital militaire », a affirmé à l’AFP un officier sous le couvert de l’anonymat.

Un autre homme a eu lui, pour ainsi dire, moins de chances. Il a été lynché par la foule qui le soupçonnait d’être un kidnappeur d’enfants. Le drame a eu lieu Cité Mébiame. Les images terribles de l’acte barbare circule sur les réseaux sociaux.

Hier, vendredi, plusieurs quartiers populaires de Libreville, notamment au niveau du 6ème arrondissement et des PK, étaient bloqués par des manifestants en raison de rumeurs relayées sur les réseaux sociaux sur une supposée vague de disparition d’enfants, catégoriquement démentie par les autorités.

Les premiers incidents ont commencé dans la nuit de jeudi à vendredi quand des habitants ont bloqué l’un des principaux axes routiers de la ville, au niveau du quartier PK7, brûlant des poubelles et des pneus. Les heurts se sont poursuivis vendredi soir dans d’autres quartiers de la ville, notamment vers le PK9.

Retour au calme

Ce matin, le retour au calme est revenu à Libreville. Hier soir, le gouvernement a annoncé un vaste déploiement des forces de sécurité notamment aux abords des établissements scolaires et des fouilles systématiques de véhicule.

Les autorités gabonaises promettent en outre la plus grande fermeté vis-à-vis de ceux qui se sont livrés à la justice