Propos mensongers sur Ali Bongo : Jean Rémy Yama et Dynamique Unitaire interdits de s’exprimer durant trois mois sur les médias publics et sur RFI

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La Haute autorité de la communication (HAC) s’est résolue à prendre cette décision suite aux propos mensongers du président de la principale confédération syndicale des fonctionnaires du pays. Le 2 juillet dernier, M. Yama avait publiquement déclaré, sans ciller : « Ali Bongo est mort, il n’existe plus. » 

Les autorités gabonaises ont décidé de passer la vitesse supérieure dans la lutte contre les fake news.

Ce mercredi soir, la HAC a décidé de sévir suite aux propos mensongers proférés par le patron de DU, Jean-Rémy Yama, qui avait déclaré le 2 juillet dernier, tout de go : « Dynamique unitaire a l’intime conviction qu’Ali Bongo est mort. Il n’existe plus ».

Le lendemain, le 3 juillet, le régulateur des médias au Gabon avait adressé un courrier à DU, lui demandant de venir s’expliquer à la suite de ces propos « infondés ». Une demande ignorée par la confédération syndicale.

Fort logiquement, la HAC s’est résolue mardi soir à prendre des sanctions, en interdisant aux dirigeants de DU tout accès aux médias publics durant une période de trois mois.

L’article 2 de la décision de la HAC précise que « les sociétés de communication nationales contractantes de l’Etat gabonais sont chargées chacune en ce qui la concerne, de veiller à l’application de la présente décision ».

Cette interdiction temporaire concerne également RFI, la radio française qui a conclu un accord avec le Gabon pour la diffusion de ses programmes en FM sur le territoire gabonais.

Pour rappel, la HAC est l’organe de régulation des médias au Gabon. Elle est composée de 9 membres dont 7 sont nommés par les instances politiques et 2 par les journalistes.

Après avoir fait preuve d’une certaine tolérance – d’aucuns disent de laxisme – durant les premiers mois consécutifs au probable AVC dont Ali Bongo a été victime en octobre dernier à Riyad en Arabie Saoudite, épisode qui a donné lieu à la propagation de quantité de fausses nouvelles, la HAC semble fermement décidée depuis quelques jours à faire respecter la loi.

« La liberté d’expression ne permet pas de raconter n’importe quoi et en particulier de propager des mensonges, a fortiori quand ceux-ci sont susceptibles de créer des troubles graves à l’ordre public ou portent atteinte aux institutions », explique l’un de ses membres.

Les responsables publics et les médias sont prévenus : l’impunité dont certains ont pu bénéficier ces derniers mois, en contravention avec la loi, semble bel et bien révolue.