Propos mensongers de Jean Rémy Yama sur Ali Bongo : La HAC sanctionnera désormais les médias en ligne qui relaieront les fake news

Le président de la HAC, Raphaël Ntoutoume Nkoghe (à gauche), aux côtés d'Ali Bongo Ondimba © DR

Ce jeudi 4 juillet, la Haute autorité de la communication a décidé de sanctionner les médias qui relayeraient des déclarations similaires à celle du leader de Dynamique unitaire. Une initiative destinée à lutter contre les fausses nouvelles dont les médias en ligne gabonais se font, contrairement aux médias traditionnels, trop souvent les relais, au mépris de la déontologie journalistique. 

Enfin. Hier, à l’occasion de sa séance plénière, la HAC, institution indépendante présidée par Raphaël Ntoutoume Nkoghe et chargée de réguler les médias au Gabon, a tapé du poing sur la table. Il faut dire que la situation n’avait que trop duré.

« Ali Bongo Ondimba est mort, il n’existe plus », avait déclaré sans rire le 2 juillet dernier Jean Rémy Yama, le leader de la confédération Dynamique Unitaire. Une déclaration allègrement relayée sur les médias numériques, moins professionnels et donc moins rigoureux sur le plan du traitement et de la déontologie journalistiques.

Hier, la Hac, a rappelé que le droit à l’information était un droit fondamental protégé par la Constitution gabonaise, a cependant tenu à souligner que « l’expression de ce droit ne saurait être absolu ». Il ne faut pas en effet confondre liberté et licence.

Selon la HAC, les propos de Jean Rémy Yama « ne sont que le fruit de conjectures reposant sur des faits non vérifiés ». « Il fait l’apologie de la contrevérité », considère la HAC, ajoutant que « la déclaration de sieur Yama constitue à l’évidence une insinuation malveillante, calomnieuse », d’autant plus grave que, compte tenu de la personnalité visée par de tels propos, le but rechercher est évident : créer un trouble grave à l’ordre public.

Initiative bienvenue

Partant, « l’information publiée doit être exacte, juste et vérifiée », indique le régulateur. « C’est pourquoi, la Hac fait injonction à tous les médias de faire preuve de professionnalisme, d’éthique et de responsabilité dans le traitement des informations qu’ils diffusent et qu’elle se réserve le droit de prendre les sanctions appropriées à l’égard des irrédentistes», a prévenu le porte-parole de la HAC Jean François Mouwaka Ngonga.

Une initiative bienvenue, accueillie avec soulagement par les professionnels du secteur, qui permettra, espérons-le, de faire le départ entre le grain et l’ivraie, ainsi que de corriger certains travers caractéristiques des médias en ligne gabonais qui confondent encore trop souvent vraies informations et fausses nouvelles, mais également journalisme et militantisme. Au risque de jeter l’opprobre sur une profession toute entière.