« Le processus électoral au Gabon a été transparent et le PDG mérite sa victoire » (M. Mackaya, professeur de philosophie morale à l’université Omar-Bongo)

Le PDG, qui a très largement dominé les dernières élections au Gabon, a réuni quelques uns de ses militants samedi 3 octobre à Libreville © PDG

Les élections législatives et locales des 6 et 27 octobre dernier au Gabon se sont déroulées de façon tout à fait régulières selon la totalité des observateurs. 

« Même l’opposition, cette fois-ci n’a pas crié à la fraude. Et ceux qui l’ont fait malgré tout, une infime minorité, c’est afin de justifier une défaite humiliante ou d’anticiper durant l’entre-deux tours une défaite jugée inévitable, à l’instar d’Alexandre Barro Chambrier lors des législatives sur le premier siège de la quatrième circonscription à Libreville », explique ce professeur de l’Université d’UOB.

De l’avis unanime, les dernières élections au Gabon se sont en effet déroulées dans des conditions de transparence très satisfaisantes. « Cette fois-ci, ça s’est joué à la régulière », indique un membre de la mission d’observation de l’Union Africaine, présente à Libreville durant le mois d’octobre.

Renouvellement et proximité

La plupart des analystes expliquent d’abord la victoire du parti au pouvoir à la fois par sa stratégie de renouvellement (65 % de nouveaux candidats aux législatives et 82 % aux locales). Exit en effet les vieux barons, une stratégie qui a manifestement plu à l’électorat.

« En recrutant des candidats plus à l’image de la population, à la fois plus jeunes, avec davantage de femmes, et pas issus uniquement de la fonction publique mais aussi du secteur privé et associatif, le PDG a fait mouche. D’autant qu’à ce surcroît de représentativité, le parti au pouvoir a ajouté la proximité. Les candidats ont en effet d’abord été investis sur la base de ce critère, en raison de la proximité avec la population de leur circonscription », explique un analyste politique basé à Paris. 

C’est ce qu’explique également nombre d’acteurs sur le terrain, à l’instar de Jean Tondo, enseignant et électeur, cité par nos confrères du Point Afrique. « À Port-Gentil, Bitam, Franceville, Oyem, le parti au pouvoir a compris le jeu et a investi des hommes jeunes, mais qui impactent la vie des habitants à l’image de Tony Ondo Mba, Justin Ndounangoye ou Renaud Allogho Akoué. Tous ont remporté le scrutin. Nous sommes aujourd’hui en quête des leaders politiques qui suivent une trajectoire de développement et qui veulent faire la politique pour aider les populations et non pour se remplir les poches avec l’argent du contribuable gabonais », indique celui-ci.

Faiblesse de l’opposition

Le PDG a également profité de sa forte implantation nationale et de sa bonne structuration dans les différentes instances de la société. Mais il a également pleinement tiré partie de la faiblesse de l’opposition, très divisée, et dont la stratégie de contestation de la légitimité du pouvoir en place n’a eu qu’un faible écho aux oreilles de l’électorat, ce dernier étant clairement en attente de propositions pour répondre à ses préoccupations du quotidien (emploi, éducation, santé, logement, eau et électricité, transport, etc.).

« Le processus électoral a été transparent et le PDG mérite sa victoire », a confié à nos du Point Afrique le très respecté professeur de philosophie morale à l’université Omar-Bongo, M. Mackaya. Un avis largement partagé par tous ceux qui ont observé attentivement ces dernières élections au Gabon.