Présidentielle 2023 au Gabon : Paul-Marie Gondjout (UN) se lance déjà en (pré-)campagne

Paul-Marie Gondjout se lance en pré-campagne pour l'élection présidentielle de 2023 au Gabon © DR

Le vice-président de l’Union nationale, qui se considère comme le candidat naturel de son parti pour la prochaine élection présidentielle prévue en 2023 au Gabon, veut prendre de vitesse ses adversaires au sein de l’opposition. 

Dans une courte vidéo postée le 31 décembre sur ses réseaux sociaux, « POG », comme le surnomment ses partisans, n’a pas fait mystère de son intention d’aller à la rencontre des Gabonais au cours de l’année 2022.

« En 2022 avec mes amis, je serai à vos côtés, je viendrai vers vous, je parlerai avec vous de ce que je crois être bon pour le Gabon », a-t-il déclaré très exactement. « Aussitôt, nous avons compris qu’il allait entrer en campagne. On ne serait qu’à un an des élections, c’est le bon moment », se réjouit un proche de Zacharie Myboto, l’ancien président du parti, et fervent soutien de Paul-Marie Gondjout.

Des propos qui ont eu l’heur de provoquer l’ire de l’ancienne ministre d’Omar Bongo, Paulette Missambo, et de son entourage. « Paul-Marie doit comprendre qu’après sa défaite, il doit s’effacer et laisser Paulette mener le parti comme elle l’entend », déplore un haut-cadre de l’UN.

Etriquée ou truquée, la victoire de Missambo est contestée par les partisans de « POG »

Le 13 novembre dernier, à l’occasion du congrès du parti, Paulette Missambo s’était imposée d’une seule petite voix (sur 642 votants) face à Paul-Marie Gondjout. Une victoire étriquée que les partisans de ce dernier (50 % des militants du parti) n’ont jamais véritablement reconnu, malgré les timides déclarations officielles en ce sens.

Quelques jours seulement après sa défaite controversée, Paul-Marie Gondjout avait fait savoir à ses partisans qu’il avait la ferme intention de se porter candidat à l’élection présidentielle sous les couleurs de l’UN. Une décision qui, à ses yeux, constituerait une « juste compensation » en regard d’une élection qu’il considère en privé comme « truquée ».

« Comment peut-on parvenir à l’union de l’opposition alors qu’au sein de l’UN, on risque d’aligner deux candidats ? »

En ce début d’année, le beau-fils de Zacharie Myboto (il est marié à sa fille, Chantal) a manifestement voulu faire passer le message qu’il en bluffait pas et qu’il passerait bien du discours aux actes. L’Union nationale, parti fragilisé par une longue guerre de succession, miné par des guerres intestines et picrocholine et qui n’est plus que l’ombre de lui-même (il ne compte plus qu’un seul député) y survivra-t-il ? Jamais autant qu’aujourd’hui il n’a en tout ca été au bord de l’implosion.

Quant à l’Union de l’opposition, chaque jour démontre un peu plus qu’il s’agit d’une chimère. « Comment peut-on parvenir à l’union de l’opposition alors qu’au sein de l’UN, on risque d’aligner deux candidats ? C’est mal parti », déplore un proche de Paulette Missambo. On ne saurait, hélas pour lui, le contredire.