Présidentielle 2023 au Gabon : Le « non » de Paulette Missambo à Alexandre Barro Chambrier

Paulette Missambo, la présidente de l'Union Nationale © DR

Alors que le président du Rassemblement pour la patrie (RPM) s’était empressé de tendre la main à la nouvelle présidente de l’Union nationale (UN) après son élection samedi dernier, espérant qu’elle soutienne sa candidature à présidentielle de 2023, celle-ci vient de lui claquer la porte au nez. 

Pour Alexandre Barro Chambrier, c’est la douche froide. Celui qui rêvait d’être le « Jean Ping de 2023 » devra en rabattre.

Après s’être précipité pour féliciter via sa page Facebook Paulette Missambo pour, a-t-il dit un brin flagorneur, « sa brillante élection à la tête de l’Union nationale », samedi 13 novembre dernier, le président du RPM avait tenu à lui « exprimer (sa) disponibilité à œuvrer au renforcement continu des relations entre (les) deux partis ainsi qu’à l’unité de l’opposition patriotique en vue de parvenir à l’alternance et au changement ». Une manière emberlificotée pour, en réalité, lui demander de se rallier à sa candidature.

Hier, mercredi 17 novembre, dans une interview à Jeune Afrique, la nouvelle présidente de l’Union Nationale lui a opposé une fin de non-recevoir. L’UN, a-t-elle assuré, présentera bien un candidat lors du scrutin de 2023. « Le candidat du parti à la future présidentielle sera désigné, comme en 2016, lors d’un congrès extraordinaire. Si nous avons plus d’un candidat, la mission du président de notre parti sera de faire en sorte qu’une primaire soit organisée et qu’elle se passe dans les meilleures conditions de transparence et d’équité », a indiqué Paulette Missambo.

A peine la nouvelle présidente a-t-elle été désignée que certains, au sein de l’UN, ont déjà fait acte de candidature en vue de la présidentielle. Parmi eux, Jean Ntoutoume Ayi pense être le mieux placé au motif qu’il appartient à la fois à l’UN et au collectif Appel à agir. Mais cette double appartenance est plutôt mal vue au sein de sa formation. En outre, l’homme ne jouit pas d’une bonne image. En raison d’un caractère cassant et passablement condescendant, il s’est au fil du temps attiré de solides inimitiés. Ses nombreux adversaires pointent en outre son manque d’expérience. « Comment quelqu’un qui n’est pas capable d’accéder au deuxième tour d’une législative à Akanda peut-il prétendre faire bonne figure lors d’une présidentielle », raille un responsable du parti qui sait porter le fer dans la plaie.

Parti subclaquant

En réalité, les chances de Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi n’existent que dans l’imaginaire de l’intéressé. Le candidat le plus probable, selon les plus fins connaisseurs des arcanes du parti, n’est autre que, ironie de l’histoire, Paul-Marie Gondjout. Le beau-fils du patriarche Zacharie Myboto, qui briguait la présidence de l’UN, ne s’est incliné que par une voix d’écart (sur 654 votants) lors du Congrès de samedi. Une victoire étriquée que ses partisans n’hésitent pas à contester.

Pour s’imposer comme le candidat de l’UN lors de la présidentielle de 2023, Paul-Marie Gondjout a un argument de poids. S’il n’est pas désigné, assurent certains de ses proches, il pourrait quitter le parti avec armes et bagages. S’en serait alors définitivement fini de l’UN, parti déjà subclaquant qui ne compte dans ses rangs comme seul et unique député.