L’ancien ministre délégué aux Finances d’Omar Bongo Ondimba, devenu opposant, est arrivé dimanche 26 juin à Libreville à l’invitation du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, a indiqué Jeune Afrique dans un article publié le lendemain. Une information recoupée et vérifiée par La Libreville. Les deux hommes doivent se rencontrer dans quelques jours. Pour le président gabonais, c’est un nouveau tour de force à un an de l’élection présidentielle.
Pour le président gabonais, c’est un nouveau coup de maître. Et un nouveau coup dur pour l’opposition.
« Depuis plusieurs mois, Ali Bongo Ondimba a engagé un dialogue informel avec ses opposants », rappelle Jeune Afrique. Quantité d’entre eux ont d’ores et déjà accepté d’intégrer le gouvernement, le Haut-commissariat rattaché à la présidence ou le PDG, à l’instar de l’ex-Premier ministre Jean Eyeghe Ndong, Féfé Onanga, Frédéric Massavala Maboumba (tous trois très proches de Jean Ping), Marcel Abeke, Rose Allogo Mengara ou encore nombre de figures des Démocrates, le parti de Guy Nzouba-Ndama (les ministres Jean-Norbert Diramba et Jean-Pierre Doukaga Kassa, le haut-commissaire Maxime Ondimba, etc.).
Et ce n’est qu’un début. « L’érosion dans les rangs de l’opposition va se poursuivre à mesure que l’on s’approche de la présidentielle de 2023. Manifestement, le PDG a tiré les leçons de la précédente élection de 2016 où le président s’était retrouvé esseulé », explique un professeur en science politique de l’Université Omar Bongo (UOB).
Pour cet ancien ministre, la décision de Charles M’Ba est à la fois « le signe de la vigueur du Parti démocratique gabonais que de la perte d’attractivité de l’opposition ». Sans véritable leader ni stratégie, cette dernière, dont le programme consiste à critiquer sans jamais véritablement proposer, aborde les échéances électorales de 2023 (présidentielle mais aussi législatives et locales) en position de faiblesse.
Ancien ministre délégué aux Finances d’Omar Bongo Ondimba et ancien sénateur du Woleu (Nord) pour le compte du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Charles M’Ba n’était plus retourné dans son pays depuis 2016 après qu’il a démissionné de cette formation politique pour rejoindre l’Union nationale (UN, opposition).
Aussitôt éventée par Jeune Afrique, la nouvelle du retour de « l’enfant prodigue » au pays a donné lieu à de nombreuses spéculations. Reste que ces motivations sont claires. Charles M’Ba s’apprête à son tour à apporter un soutien à Ali Bongo Ondimba lors de la présidentielle de 2023. Ne reste plus, selon son entourage, qu’à « y mettre les formes ». Autrement dit, à négocier les termes de son ralliement.
