Pourquoi ONU Femmes a choisi le Gabon pour y installer un bureau

La cause des femmes au Gabon, qui a beaucoup progressé en l'espace d'une décennie, doit beaucoup à la première dame Sylvia Bongo Ondimba © DR

En visite la semaine dernière au Gabon, la représentante d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Oulimata Sarr, a confirmé la création d’un bureau dans le pays. Pourquoi l’ONU a-t-elle choisi le Gabon ? En voici les raisons. 

Le rôle décisif de Sylvia Bongo Ondimba

Très impliquée de longue date en faveur de la cause des femmes, à la fois à travers sa Fondation éponyme et à titre personnel, la première dame du Gabon, qui détonne dans ce milieu très feutré, s’est entretenue il y a quelques jours avec la représentante d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Oulimata Sarr, mais aussi avec la coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Gabon, Savina Ammassari.

Les deux femmes ont mis en évidence le « rôle décisif » de Sylvia Bongo Ondimba dans le programme « Gabon égalité », élaboré par sa Fondation avant d’être endossé fin septembre dernier par le président de la République, mais aussi en matière de lutte contre les cancers féminins, la protection des femmes battues ou l’insertion professionnelle des femmes à travers la formation.

Sylvia Bongo Ondimba est aussi à l’origine de la Journée internationale des veuves, célébrée chaque année le 23 juin partout dans le monde. La résolution A/RES/65/189 adoptée le 21 décembre 2010 à l’unanimité des 193 Etats membres réunis en assemblée générale, qui l’instaure, a été présentée par le Gabon suite à un long et acharné travail de plaidoyer de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba (lire à ce sujet cet article sur le site officiel de l’ONU).

« Il faut le reconnaître, sans les convictions et l’implication de Sylvia Bongo Ondimba, la cause des femmes au Gabon n’aurait jamais pu autant progressé (…) On se sent soutenues (…) La première dame créée une émulation dans le reste de la société civile et nous incite, nous associations, à nous engager davantage », explique l’une des responsables de l’ONG Malachie, lauréate en 2021 du Prix Agathe Okoumba D’Okwatseghe, décernée chaque année par la… Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour récompenser les initiatives dans la lutte contre les violences faites aux femmes (lire notre article).

L’implication personnelle du président Ali Bongo Ondimba 

Sensibilisée depuis longtemps à la nécessité de promouvoir les femmes dans l’espace public à travers notamment son épouse, le chef de l’Etat gabonais a décrété en 2015 la « Décennie de la femme » afin de permettre au Gabon d’atteindre un seuil satisfaisant de représentation des femmes dans l’espace public et aux plus hauts postes de responsabilité.

En fin d’année dernière, via le programme Gabon Egalité, conçu par la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille, celui-ci a entrepris de faire franchir au pays une nouvelle étape. Résultat : le Parlement a adopté en début d’année plusieurs réformes modifiant à la fois le Code civil, le Code du travail et le Code pénal afin d’instaurer une plus grande égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que lutter plus drastiquement contre les violences infligées aux femmes.

Des résultats probants

Si certains pays ont fait de la promotion des femmes un argument de communication, ça n’est pas le cas du Gabon qui, en l’espace d’une décennie, a largement concrétisé les promesses faites et les engagements pris à ce sujet. En témoigne la spectaculaire montée en puissance des femmes dans la vie publique. Celle-ci occupe désormais certains des plus hauts postes du pays : primature, présidence du Sénat, de la Cour constitutionnelle, maires de grandes villes, gouverneurs de province, etc. Il en va également dans la sphère économique comme le montre par exemple la nomination pour la première fois d’une femme à la tête d’Okoumé Capital, filiale du Fonds gabonais d’investissement stratégique spécialisé sur les PME.

« En quelques années, le Gabon a fait un bond spectaculaire en matière de présence des femmes aux plus hauts postes de décision », confirme une responsable d’ONU Femmes. Aujourd’hui, le pays est considéré comme l’un des trois les plus exemplaires en Afrique subsaharienne aux côtés de l’Ethiopie et du Rwanda.