Pour l’Union européenne, le Gabon est « l’un de ses plus traditionnels partenaires et amis en Afrique »

Ali Bongo et Emmanuel Macron en pleine discussion en marge du XVIIème sommet de la francophonie le 12 octobre 2018 à Erevan © DR

C’est ce qu’indique le communiqué officiel de l’UE publié à l’issue de la remise des lettres de créance de sa nouvelle ambassadrice, Rosario Bento Pais, au président gabonais. Les relations personnelles très étroites entre Ali Bongo Ondimba et Emmanuel Macron n’y sont pas étrangères.

C’est une véritable déclaration d’amour qu’a faite l’Union européenne au Gabon suite à la remise, mardi 8 octobre au chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, des lettres de créance de sa nouvelle ambassadrice dans le pays, Rosario Bento Pais, qui a succédé à Helmut Kulitz.

Sa mission numéro un, comme l’indique le communiqué de l’UE (lire ici), sera de « renouer de manière constructive et durable le dialogue avec le Gabon l’un des plus traditionnels partenaires et amis de l’UE en Afrique. »

Après quelques mois d’incompréhension, terme employé dans le langage diplomatique, à l’issue de l’élection présidentielle de 2016, les relations se sont rapidement normalisées entre Libreville et Bruxelles.

Aujourd’hui, le climat entre les deux parties est au beau-fixe. « Les liens étroits noués entre les présidents français et gabonais, Emmanuel Macron et Ali Bongo, ont beaucoup joué », croit savoir un diplomate en poste à Bruxelles.

Début janvier dernier, Emmanuel Macron avait échangé près d’une heure par téléphone avec Ali Bongo Ondimba. Quelques semaines plus tard, en mars, il avait publiquement lancé lors d’un déplacement à Nairobi au sujet du président gabonais : « on est avec lui, vous lui dites » (voir la vidéo).

Les contacts entre les deux présidences sont également plus fréquents et fluides que par le passé. Fini les intermédiaires douteux ou autoproclamés qui ont longtemps pollué la relation franco-gabonaise. Désormais, les échanges se font exclusivement de manière institutionnelle, entre cabinets : Franck Paris, le conseiller Afrique d’Emmanuel Macron, d’un côté, Brice Laccruche Alihanga et Ike Ngouoni de l’autre. Une vraie rupture par rapport aux décennies précédentes.

Les bonnes relations entre la France et le Gabon se vérifient également sur le plan économique. Les entreprises tricolores sont très présentes dans ce pays d’Afrique centrale, à l’instar de Total dans le pétrole, d’Eramet dans le manganèse, ou de Rougier dans le bois, etc. Et pour remplacer Veolia dans la distribution de l’eau et de l’électricité, c’est un autre groupe français, Suez Environnement, que Libreville est allé chercher.

Enfin, le Gabon, réputé pour sa stabilité, est l’un des deux pays à accueillir sur son sol un important contingent de militaires français. Libreville sert en effet de base à l’armée française pour toute l’Afrique centrale.

Enfin Paris, et Bruxelles, par extension, apprécie tout particulièrement l’engagement au plus haut-niveau du Gabon dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour la promotion de l’accord de Paris signé en 2015.