Pour faire face à la deuxième vague de plus en plus haute de l’épidémie de Covid-19, le Gabon durcit sa riposte

Le ministre gabonais de la Santé, le Dr Patrick Obiang Ndong, lors de la conférence de presse du gouvernement sur la Covid-19 vendredi 12 février 2021 © DR

Considéré comme l’un des pays les plus efficaces dans la riposte face au Covid-19, le Gabon fait face depuis le début de l’année à une seconde vague de l’épidémie. Pour y faire face, le gouvernement a annoncé hier, vendredi 12 février, une série de mesures à l’occasion d’une conférence de presse dirigée par le premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda .

Confinement du Grand Libreville, épicentre de l’épidémie

Dès le 15 février prochain, les déplacements seront de nouveau interdits entre le Grand Libreville (Libreville, Owendo, Akanda et Ntoum) et l’intérieur du pays comme en avril 2020.

« Seules les personnes ayant une autorisation spéciale pourront circuler », a indiqué le ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha. La présentation d’un test Covid-19 négatif valide sera par ailleurs obligatoire. Cette disposition est en vigueur depuis le mois d’avril 2020.

Cet isolement du Grand Libreville s’explique, selon les autorités, par le fait qu’il s’agit de la zone la plus touchée par l’épidémie. La province de l’Estuaire, qui comprend le Grand Libreville compte au vendredi 12 février 9314 cas sur les 12577 déjà enregistrés dans le pays depuis le début de la pandémie. Pour la seule journée du 12 février, cette province, qui concentre un tiers de la population totale du pays, a enregistré 329 cas sur 406 nouvelles contaminations détectées dans le pays.

Le couvre-feu avancé

Le couvre-feu a été avancé à 18 heures (jusqu’à 5 heures du matin) sur toute l’étendue du territoire national à compter du 13 février. Il avait déjà été ramené le 23 janvier dernier de 22 heures à 20 heures (jusqu’à 5heures du matin).

« Si nous voulons freiner la transmission du virus, ces mesures sont un passage obligé », a affirmé le premier ministre qui a lancé un appel à la solidarité nationale et au sursaut patriotique.

Les autres mesures barrières toujours en vigueur

Ces mesures viennent s’ajouter à celles déjà en vigueur comme le port du masque obligatoire, la limitation à 30 du nombre de personnes dans les rassemblements, le respect de la distanciation sociale, la désinfection des mains, l’obligation de présenter un test Covid-19 pour accéder aux lieux de culte et aux restaurants, etc.

En cas de non-respect de ces mesures, les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 10 millions de FCFA.

« Peu importe l’impopularité de ces mesures. L’important est de sauver des vies »

Au vendredi 12 février 2021, le Gabon comptait près de 970 cas actifs. Après être passés sous la barre de 100 cas actifs en décembre dernier, « nous pourrions prochainement repasser au-dessus de 1000 cas actifs avec des clusters de plus en plus importants », a prévenu dans une allocation télévisée jeudi 11 février le président Ali Bongo Ondimba. D’où la nécessité de ces mesures complémentaires, destinées à protéger les populations. Et « peu importe au final qu’elles soient impopulaires. L’important est de sauver des vies », a déclaré en fin de conférence de presse un ministre en vue.