Ouverture au Gabon du procès des auteurs présumés de détournements de deniers publics

Le Palais de justice de Libreville au Gabon.

Ce jeudi 15 mars 2018 s’est ouvert à Libreville, devant une Cour criminelle spéciale, le procès des auteurs présumés de détournements de deniers publics.

Plusieurs ex-ministres et hauts fonctionnaires, arrêtés dans le cadre de l’opération anti-corruption « Mamba » (lancée début 2017 par les autorités gabonaises) et placés en détention préventive depuis leur interpellation, doivent comparaître un à un dans les semaines à venir.

Parmi les personnalités interpellées figurent l’ex-ministre de l’Economie Magloire Ngambia et l’ex-ministre du Pétrole Etienne Dieudonné Ngoubou, tous deux arrêtés début 2017. Mais celui qui a ouvert le ban ou essuyé les plâtres, c’est Blaise Wada, ancien coordinateur général de l’Unité de coordination des études et des travaux (Ucet), écroué le 10 janvier 2017, qui comparaissait ce jeudi 15 mars 2018. « Il s’occupait de la gestion d’un financement international pour assainir les bassins versants de Libreville. Il est soupçonné d’avoir détourné le budget qui lui était alloué, soit 1,765 milliards de FCFA (environ 2,7 millions d’euros) », précise l’AFP. Le procès Wada a finalement été renvoyé au 20 mars prochain.

Dans le camp de l’opposition, cette opération est l’objet de critiques. « Certains anciens amis d’Ali Bongo [le chef de l’Etat gabonais] passent devant la Cour dite criminelle aujourd’hui pour malversations financières. Quel crédit accorder à cette opération Mamba si les principaux auteurs de crimes financiers envoient les exécutants en prison ? », a écrit sur son compte Twitter Marc Ona Essangui, le président de l’ONG Brainforest.

Pour d’autres, en revanche, il s’agit d’un pas dans la bonne direction. « Une nouvelle équipe entoure désormais le président [Ali Bongo Ondimba]. Il s’agit d’une nouvelle génération, qui a une autre éthique du pouvoir. Même s’il y a des résistances, il ont conscience qu’il faut réduire le niveau de corruption qui a atteint des niveaux très élevés ces dernières années. Cette opération ‘Mamba’ pourrait donc aller beaucoup plus loin », indique un chef d’entreprise du secteur des télécoms à Libreville.