Opposition gabonaise : le vœu pieux de René Ndemezo’o Obiang, le président de Démocratie Nouvelle

René Ndemezo’o Obiang, le président de Démocratie Nouvelle (à gauche), aux côtés de Jean Ping @ DR

Le parti de René Ndemezo’o Obiang a annoncé la tenue de ses journées de réflexion les 27 et 28 avril prochain. Démocratie Nouvelle affirme vouloir traiter des questions de fond. Mais le chemin à parcourir est encore long tant ce parti d’opposition est focalisée depuis sa création il y a trois ans sur les questions de personnes. 

Démocratie Nouvelle va-t-elle entamé sa mue ? Comprendre laisser les questions politiciennes sur le côté, qui ont accaparé ses discussions depuis sa création, pour traiter les questions de fond, celles qui intéressent la vie quotidienne des Gabonais ? C’est en tout cas l’ambition de son président, René Ndemezo’o Obiang qui a annoncé la tenue de ses journées de réflexion les 27 et 28 avril prochain.

Mais à voir les éléments d’ordre du jour de ces journées qui ont fuité, notamment dans la presse, il semblerait qu’on en soit encore loin. « Il s’agira davantage de parler du parti, de son organisation, son fonctionnement, son positionnement ou encore de ses alliances », confirme un responsable du parti. Tous sujets assez éloignés des préoccupations des Gabonais.

« Démocratie Nouvelle connaît les mêmes affres que les autres partis d’opposition au Gabon, à savoir l’incapacité à formuler un programme alternatif avec des propositions concrètes et crédibles qui concernent la vie des Gabonais », explique un professeur en science politique de l’Université Omar Bongo à Libreville. « Les débats sont accaparés par les questions politiciennes », ajoute-t-il, avant de conclure sur le fait que « cette situation qui profite mécaniquement au parti majoritaire, le PDG, qui n’a pas véritablement de concurrents lors des élections. »

Outre le devoir d’inventaire vis-à-vis des dernières questions électorales qui sera exercé, le parti compte évoqué la prétendue vacance présidentielle, son alliance avec Jean Ping au sein de la Coalition pour la Nouvelle République, ainsi que la réorganisation du parti que René Ndemezo’o Obiang, un ex-baron du PDG, plusieurs fois ministres, entend remettre en ordre de marche.

Démocratie Nouvelle a connu de fortes tensions en mars 2018. Un collège d’ex-vice-présidents avait appelé à la destitution du président du parti, accusé de tribalisme et de régionalisme. Si, depuis, les dissidents ont été débarqués, les dissensions au sein de cette formation d’opposition n’ont pas pour autant disparu.