Opération anti-corruption au Gabon : Le député Arsène Nkoghe s’est spontanément présenté pour être entendu par les enquêteurs

L'ex-ministre Arsène Nkoghe © DR

L’ex-ministre limogé le 7 novembre dernier et redevenu depuis député du 5ème arrondissement de Libreville, n’a pas été interpellé par les éléments du B2, contrairement aux bruits qui circulent sur les réseaux sociaux.

Interpellation de l’ancien Procureur de la République Olivier N’Zahou hier, de l’ex-ministre Arsène Nkoghe aujourd’hui… Libreville bruisse de rumeurs, plus farfelues les unes que les autres, depuis le lancement le 10 novembre dernier de l’opération main propre visant d’ex-responsables publics.

Le dernier bruit à courir ces dernières heures sur les réseaux sociaux concerne le député du Rassemblement pour les Valeurs (RV) qui aurait été interpellé par la Direction Générale des Recherches. Une information erronée car Arsène Nkoghe, qui, en sa qualité de député, bénéficie d’une immunité parlementaire, « s’est de lui-même, spontanément, présenté ce samedi pour être auditionné par les services de la DGR », ont confié plusieurs de ses proches à La Libreville. Reste que « les conditions juridiques n’étant pas remplies pour son audition (en raison notamment de son immunité parlementaire, NDLR), le député n’a pu être entendu », ont indiqué deux sources proches du dossier.

Cette attitude n’est cependant guère surprenante et assez habituelle en pareille circonstance. Ayant pour objet, en prenant les devants, de prouver sa bonne foi, elle rappelle celle de l’ex-ADG de la Gabon Oil Company (GOC) et désormais conseiller du président de la République, Christian Patrichi Tanasa, qui avait manifesté sa volonté d’être entendu par les enquêteurs sans avoir préalablement reçu de convocation.

Dans le cadre de l’opération main propre, baptisée Scorpion ou Mamba 2, lancée à l’issue du conseil des ministres du 7 novembre dernier, plusieurs ex-responsables publics ont été entendus ou le sont encore par les enquêteurs. « Il y a quelques jours, le procureur de la République a fait une déclaration publique et télévisée où il expliquait que suite à des informations précises et graves, le parquet avait ouvert des enquêtes pour des soupçons de corruption et de blanchiment », a confirmé cette semaine au micro de RFI le conseiller de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, insistant sur le fait que « les personnes entendues dans le cadre de cette enquête ne sont pas nécessairement mises en cause » et qu’ « elles bénéficient toutes du respect de la présomption d’innocence. »