Opération anti-corruption au Gabon : Comment Brice Laccruche Alihanga compte sortir de prison

Brice Laccruche Alihanga, l'ex-directeur de cabinet du président de la République © DR

Selon La Lettre du Continent, dont le dernier numéro vient de paraître ce mercredi, ça n’est pas en démontrant son innocence sur le fond, mais en utilisant « sa connaissance détaillée des affaires de Noureddin Bongo sur le plan professionnel et personnel ». Ses détracteurs y voient une forme de chantage. 

A en croire la dernière édition de la Lettre du Continent, parue ce mercredi, « Noureddin Bongo Valentin a longtemps été très proche de Brice Laccruche Alihanga, l’ex-directeur de cabinet de la Présidence de la République (placé en décembre dernier sous mandat de dépôt, NDLR) ». « Régulièrement, et ce jusqu’à la fin de l’année dernière », poursuit le bi-hebdomadaire, « Brice Laccruche recevait ses interlocuteurs, en particulier les industriels étrangers en présence du fils du président. »

« Cette proximité, tant professionnelle que privée, a assuré à Laccruche une connaissance détaillée des affaires de Noureddin Bongo, sur le plan financier mais également personnel », croit savoir La Lettre du Continent, qui assure que c’est cette « connaissance que BLA semble semble désormais vouloir transformer en un jeton de sortie de prison ». 

Si tel était le cas, pour ce juriste, il s’agirait pour l’ex-directeur de cabinet d’un aveu de culpabilité. « Quand on refuse de se défendre sur le fond et que l’on tente un bras de fer politique ou, si vous préférez, une forme de chantage, c’est en général que l’on est pas tout à fait à l’aise avec les éléments contenus dans le dossier. En pratique, cela donne lieu à des plaidoiries de rupture de la part des avocats, un système de défense toujours périlleux à manier », explique-t-il.

Contradiction sur les conditions de détention

Au passage, dans son article, La Lettre du Continent semble contredire les affirmations des avocats de Brice Laccruche Alihanga qui avait dénoncé la semaine dernière ses conditions d’incarcération, soutenant que celui-ci était à l’isolement dans une cellule vétuste et exiguë avec pour seuls compagnons deux détenus de droit commun. Si l’ex-directeur de cabinet de la Présidence est détenu dans une cellule de 9 m2 avec deux co-détenus (la norme à Sans Famille), ceux-ci sont en réalité « deux ministres déchus », indique La Lettre du Continent.