Noureddin Bongo Valentin, Jessye Ella Ekogha, Louis Patrick Mombo, RSF, Sylvain Ombindha Talheywa III, Alexandre Barro Chambrier… Les tops et les flops cette semaine au Gabon

Noureddin Bongo Valentin est parvenu en quelques mois à faire sortir de l'ornière le dossier de la mine de Belinga, à l'arrêt depuis deux décennies © DR

Qui s’est positivement distingué cette semaine au Gabon ? Qui s’est, à l’inverse, négativement illustré ? Nous avons sondé une trentaine de personnalités de toutes sensibilités, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Voici leur réponse.

LES TOPS 

Nourredin Bongo Valentin. Encalminé depuis une vingtaine d’années, le projet de la mine de fer de Belinga dans le Moyen-Ogooué pourrait voir le jour rapidement. Un accord en ce sens a été signé entre le Gabon et le groupe minier australien Fortescue Metals Group (FMG) le 24 novembre dernier au Palais Rénovation. Celui-ci n’aurait pas été possible sans l’intervention, décisive, de l’ex-coordonnateur général des affaires présidentielles lors de la COP 26 (lire notre article).

Jessye Ella Ekogha. C’est en qualité, non de porte-parole de la Présidence de la République, mais de membre du Bureau politique du PDG que le « monsieur communication » du président Ali Bongo Ondimba a inauguré vendredi un espace de santé à Bitam, ville dont il est originaire. Celui-ci comprend, outre un cabinet de médecine général et prénatal, également une pharmacie, la toute première du chef-lieu du département du Ntem. Pour les habitants, plus qu’une évolution, c’est une véritable révolution qui va métamorphoser leur quotidien (lire nos articles ici et ici).

Louis Patrick Mombo. Le délégué général de la Consasysed est décédé ce jeudi (lire notre article). Dans la pure tradition bantoue, un hommage unanime et transpartisan a été rendu à cet homme de convictions. Une attitude dont beaucoup, dans les rangs de l’opposition, feraient bien de s’inspirer. On ne « tire » pas sur un homme disparu, ni même sur quelqu’un frappé par la maladie.

LES FLOPS

Reporters sans frontières. Jeudi, cette association, qui se pique de lutter contre les fake news, en a diffusé une particulièrement grossière. Dans un tweet, elle a affirmé que « les journalistes critiquant la Cour constitutionnelle pourront faire l’objet de poursuites judiciaires et de peines de prison ». Une affirmation mensongère car cela ne concerne, en vertu de l’article 13a nouveau alinéa 2 de l’ordonnance n°010/PR/2021 modifiant et complétant la loi organique n°9/91 du 26 septembre 1991 sur la Cour constitutionnelle, que les « menaces, outrages, violences et attaques » à l’encontre des juges. Encore aurait-il fallu prendre la peine de s’y reporter ! La prochaine fois, RSF ferait bien d’observer cette règle connue de tout élève de première année en école de journalisme : la vérification des sources (lire notre article).

Sylvain Ombindha Talheywa III. Le secrétaire général de la Fédération des collecteurs des régies financières, souvent raillé sur les réseaux sociaux pour son style de vie bling-bling, est en train de perdre la bataille de l’opinion alors qu’il a décrété la semaine dernière une énième « grève générale illimitée » au sein des administrations des Douanes, Impôts, Hydrocarbures et du Trésor public. La Fecorefi, dont les membres-fonctionnaires sont parmi les mieux rémunérés au sein de la fonction publique au Gabon, est incapable de justifier le versement de la prime de performance budgétaire qu’elle réclame pourtant. Le gouvernement, qui y voit une violation de la Loi mais aussi de la Constitution, est en train de réfléchir à une riposte sur le plan judiciaire (lire notre article).

Alexandre Barro Chambrier. Après s’être fait renvoyer dans les cordes par Paulette Missambo, la toute nouvelle présidente de l’Union nationale, à qui il tendait la main dans l’espoir d’une candidature unique (forcément autour de sa personne) en vue de l’élection présidentielle de 2023, le président du Rassemblement pour la Modernité vient de subir un nouvel affront. Samedi dernier, plusieurs cadres et militants RPM du 4ème arrondissement de Libreville, son fief, ont annoncé leur ralliement au Parti démocratique gabonais d’Ali Bongo Ondimba. Plus qu’un camouflet, une véritable claque pour celui qui caresse le rêve d’être en 2023 ce que Jean Ping fut en 2016 (lire notre article).