Gabon : « Notre véritable adversaire, ça n’est pas l’opposition qui n’est plus une menace, c’est le chômage » (Faustin Boukoubi)

Le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, et le président de l'Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, lors du séminaire entre le gouvernement et les groupes parlementaires de la majorité ce vendredi 10 mai à Akanda © Facebook/Primature Gabon

C’est ce qu’a déclaré le président de l’Assemblée nationale à l’occasion d’une réunion de coordination organisée ce vendredi 10 mai à Akanda, au nord de Libreville, entre le gouvernement et les députés de la majorité afin d’éviter les « couacs » et les «incompréhensions »

« Au plan politique, l’opposition aurait pu nous inquiéter. Mais elle est engluée dans ses propres contradictions. Elle ne fait plus fantasmer nos compatriotes qui sont lucides et matures, car elle ne fait que dénoncer. Elle n’a rien à proposer. L’opposition ne constitue donc plus une menace pour notre majorité », a déclaré lors de cette réunion de coordination entre le Gouvernement et les groupes parlementaires de la majorité.

L’opposition est en effet ressortie laminée des dernières élections législatives (des 6 et 27 octobre 2018). Elle n’est parvenu à faire élire qu’une vingtaine de députés. contre 120 (sur 143) pour la majorité, acquise au Parti Démocratique Gabonais (PDG) et à ses alliés (PSD, RV, etc.).

Du coup, pour le titulaire du perchoir, la majorité ne doit pas se tromper d’adversaire. « Notre véritable adversaire se trouve dans le domaine social : la route, les voiries, l’eau, l’électricité, le chômage et la vie chère ».

Cette réunion avait vocation à remettre un peu d’ordre dans la majorité. Elle fait suite aux couacs intervenus au sein de la majorité il y a un mois sur la réforme des critères d’attribution des bourses étudiantes au Gabon. Le président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, avait demandé au gouvernement de surseoir à cette mesure alors que le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, est bien décidé à la mettre en oeuvre après discussion avec les partenaires sociaux.

Après des réformes d’une ampleur inédite destinées à remettre de l’ordre dans les finances publiques initiées en 2018, nombreux sont les experts a appelé le gouvernement à s’attacher à la mise en oeuvre de politiques de relance afin que les Gabonais ressentent les effets tangibles du retour de la croissance (+ 4 % prévus en 2019).

De ce point de vue, la priorité reste l’emploi, comme l’a indiqué le président Ali Bongo lors de son discours des vœux à la Nation le 31 décembre dernier. Mais alors que nous sommes bientôt à mi-année, les mesures espérées se font encore attendre.