En attendant qu’une nouvelle date pour la tenue des élections législatives au Gabon soit fixée, les partis politiques – qui y participeront dans leur quasi-totalité – fourbissent leurs armes sur le terrain.
C’est ainsi que le mouvement des Jeunes modernisateurs (MJRHM) s’est rendu dimanche dernier dans le quartier Atong-Abè (deuxième arrondissement de Libreville). L’occasion pour les leaders de cette formation de sensibiliser les jeunes en particulier à la nécessité de s’engager dans le débat politique.
Pour l’occasion, c’est le délégué national adjoint du mouvement des Jeunes modernisateurs, Barry Ndimal, qui s’est déplacé. Il a été accueilli par Max Eyi, le responsable de la ligue nationale de la Jeunesse, par ailleurs membre du RHM.
Le RHM avait soutenu, lors de l’élection présidentielle du 27 août 2016, le candidat unique de l’opposition, Jean Ping. Bientôt, deux ans se sont écoulés depuis, et la formation politique apporte toujours son soutien à l’ancien président de la Commission de l’Union africaine.
Toutefois, le RHM, à l’instar de nombreux partis membres de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) diffèrent désormais fondamentalement sur un point par rapport à Jean Ping, qui en demeure encore le leader en dépit d’un début de contestation interne. Elle appelle à participer aux prochaines élections législatives car, selon ses responsables, ce scrutin s’inscrit dans la continuité du combat pour le changement et l’alternance prônée par Jean Ping.
« Ali Bongo est président de fait aujourd’hui, mais nous ne devons pas nous résigner, nous ne devons pas baisser les bras, nous devons continuer le combat », a déclaré Barry Ndimal, rappelant que ledit combat devait être mené dans les urnes. « Ne pas participer aux élections législatives, ce serait laisser le terrain libre à la majorité. C’est absurde », réagit Steeve, l’un des militants du parti. Une prise de position justifiée par les expériences passées.
« La politique de la chaise vide n’a jamais abouti à un résultat probant », a insisté Barry Ndimal. Beaucoup de leaders, y compris au sein de l’opposition dite radicale, en sont convaincus. Jean Ping, en restant sur une posture d’intransigeance, risque non seulement de se priver de représentants dans la future Assemblée nationale mais aussi de voir peu à peu s’éroder son statut de leader de l’opposition.