Minusca : le Gabon annonce son retrait du Centrafrique

Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a rendu a rendu visite à son homologue gabonais, lundi 5 avril 2018 à Libreville. Source : Communication présidentielle du Gabon.

L’annonce a été faite, jeudi 8 mars, à l’occasion du Conseil des ministres. Le contingent gabonais, fortement représenté au sein de la Minusca, la mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique, devrait peu à peu se retirer.

Une décision justifiée, selon le communiqué sanctionnant le dernier Conseil des ministres, par le retour progressif à la paix et à la stabilité en RCA. Le retrait gabonais de Centrafrique devrait se dérouler dans un « délai raisonnable », probablement d’ici à la fin de l’année selon une source gouvernementale.

« Le Ministre [de la Défense nationale] a sollicité l’accord du Conseil des Ministres pour le retrait des Forces Gabonaises de la République Centrafricaine, eu égard au retour progressif de la paix et de la stabilité dans ce pays frère. Le Conseil des Ministres, tout en prenant acte, a instruit les Ministres des Affaires Etrangères et de la Défense Nationale d’entreprendre les démarches appropriées, pour engager avec les partenaires concernés le calendrier de démobilisation de nos Forces dans les délais raisonnables », précise le communiqué du Conseil des ministres.

Les militaires gabonais participent à la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (Minusca) – placée sous le commandement d’un général gabonais, Parfait Onanga-Anyanga – depuis sa création, soit avril 2014. Il s’agit même de l’un des principaux contingents, Libreville ayant déployé 450 éléments. Ceux-ci ont évolué dans un contexte difficile car la RCA est en proie à une grave crise politique et sécuritaire depuis 2013, dont elle peine toujours à se relever malgré l’élection en 2016 d’un nouveau président et d’une nouvelle Assemblée nationale.

L’annonce du retrait gabonais de la Minusca intervient trois jours seulement après la visite à Libreville du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, venu s’entretenir avec son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba.

La présence du contingent gabonais au sein de la Minusca n’a pas été sans drames (deux militaires ont trouvé la mort dans un accident de la circulation le 13 juillet 2016) ni scandales (une vingtaine d’éléments des forces gabonaises ont été accusés d’ « exploitation et abus sexuels sur mineurs », ainsi que de « location illégale de terrains »).