Malgré la crise du Covid-19, le Gabon poursuit sa réforme de l’Etat

Le Palais du Bord de mer à Libreville, siège de la Présidence gabonaise © DR

Lors du conseil des ministres du vendredi 12 juin, une quinzaine d’agences publiques, devenues inutiles, ont été supprimées. Une mesure bienvenue en période de crise mondiale liée au Covid-19, qui impose une plus grande rigueur dans la gestion des finances publiques. 

C’était l’une des recommandations de la task force sur les finances publiques réunie mi-2018. Un certain nombre d’agences publiques, devenues inutiles, obsolètes ou redondants, seront supprimées.

C’est le cas de l’Agence Nationale de Promotion Artistique et Culturelle (ANPAC), de l’Agence Nationale de Gestion et d’Exploitation des Infrastructures Sportives de l’Etat (ANAGEISE), l’Agence Gabonaise de Sureté et de Sécurité Nucléaires, du Centre Gabonais de Promotion Touristique (GABONTOUR), du Centre National Anti-Pollution (CNA), du Fonds Forestier National (FFN) ou encore du Fonds National pour le Développement du Sport.

Mais aussi de l’Autorité de Régulation des Produits Agricoles du Gabon, de l’Agence Nationale des Pêches et de l’Aquaculture, du Bureau de Coordination du Plan Stratégique Gabon Émergent (BCPSGE), du Comité de Privatisation, de la Commission Nationale d’Organisation et de Gestion des Evènements et Manifestations à Caractère National et International (CNOGEMCNI), du Fonds National d’Aide Sociale (FNAS) et du Fonds de Garantie pour le Logement.

Pour nombre de spécialistes des finances publiques au Gabon, la mise en oeuvre de cette mesure est d’autant plus bienvenue que la crise liée au Covid-19 a entraîné « une contraction du budget, ramené à 3,0471 milliards de francs CFA, ce qui impose d’être encore plus sélectif, tel un bon père de famille, dans l’usage des deniers publics ».

Par ailleurs, lors de ce même conseil des ministres, le projet de décret instituant un « visa d’opportunité et de conformité de la Présidence de la République » a été entériné.

Désormais donc, tout engagement financier de l’Etat induit par un contrat, une concession, une convention ou leurs avenants devra être soumis à la validation de la plus haute institution du pays, juge en dernier ressort de la validité mais également de l’opportunité de tout décaissement. De fait, aucune dépense ne sera dorénavant autorisée sans que la Présidence de la République ait préalablement donné son feu vert.

Une avancée majeure qui permettra, toujours selon les spécialistes, d’améliorer la gestion des deniers publics et, incidemment, lutter contre le détournement de fonds publics et la corruption.