Pour l’Union Nationale, le « retour à l’ordre constitutionnel » au Gabon passe par la tenue des élections législatives

Minault Maxime Zima, le secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN). Source : Facebook.com/Monessobame.

L’Union nationale (UN), un des principaux partis d’opposition, a qualifié hier de « coup d’Etat institutionnel » la décision prise le 30 avril denier par la Cour constitutionnelle gabonaise de suspendre l’Assemblée nationale jusqu’à la tenue de nouvelles élections législatives. Dans un mémorandum, elle exige l’exclusion de cette haute juridiction de toutes les institutions internationales et appelle à la tenue des élections législatives.

Mercredi 30 mai au siège du parti situé l’emplacement de l’ancienne Sobraga, Minault Maxime Zima, le secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN), a tenu un point presse. L’occasion pour lui de présenter les actions menées par son parti depuis trois semaines visant à dénoncer ce qu’il considère comme un « désordre constitutionnel organisé par le pouvoir établi ».

« Constant dans son engagement en faveur de l’alternance démocratique et le changement au Gabon, l’Union Nationale a ainsi adressé aux différents partenaires internationaux du Gabon [NDLR : les organisations internationales et les principaux partenaires bilatéraux du Gabon], une correspondance circonstanciée et un mémorandum décrivant la situation anticonstitutionnelle dans laquelle la Cour constitutionnelle a plongé le pays », a déclaré le secrétaire exécutif de l’UN.

« Par ce mémorandum, l’Union Nationale tenait à attirer l’attention de l’ensemble des partenaires du Gabon sur les risques d’insécurité juridiques qui pèsent désormais sur leur coopération avec notre pays. Autrement dit, depuis le 30 avril dernier, tous les accords et conventions passés avec le Gabon peuvent être remis en cause à tout moment », a ajouté Minault Maxime Zima.

Paradoxe 

Pour l’Union Nationale, qui demande la suspension de la Cour constitutionnelle de l’Association des cours constitutionnelles des pays francophones, le seul moyen de rétablir l’ordre constitutionnel au Gabon passe par la tenue des élections législatives.

« C’est une forme de paradoxe« , souligne un professeur en science politique de l’Université Omar Bongo (UBO). Car « ce faisant, cette formation d’opposition s’accorde avec le gouvernement qu’elle prétend combattre et qui a fait de l’organisation de ce scrutin sa priorité [NDLR : celui-ci pourrait avoir lieu, selon toute probabilité, au plus tard en septembre prochain]. Et elle affiche son désaccord avec celui qui apparaît encore à ce stade comme le leader de l’opposition, Jean Ping, qui est hostile à la tenue de ce scrutin« .

Depuis plusieurs mois, l’opposition gabonaise, qui était parvenue à s’unir lors de la présidentielle de 2016 autour d’un candidat unique, se déchire sur fond de désaccord sur l’opportunité d’entrer ou non au gouvernement et sur la participation au prochain scrutin législatif. Les dissensions sur la stratégie à suivre entre ses principaux responsables apparaissent désormais au grand jour.