Lors de son discours des vœux, Ali Bongo Ondimba a-t-il pris date pour l’élection présidentielle de 2023 au Gabon ?

Ali Bongo Ondimba a prononcé ce 31 décembre 2021 son traditionnel discours des vœux à la Nation © DR

Comme chaque 31 décembre depuis 2009, le président gabonais a, ce vendredi, sacrifié au rituel des vœux à la Nation. Dans un discours long d’une trentaine de minutes, Ali Bongo Ondimba, qui a retrouvé toute son aisance oratoire, s’est montré très offensif. Après avoir évoqué la pandémie de Covid-19 (en donnant au Gabonais des motifs d’espoir) et dressé le bilan – particulièrement dense – de cette année 2021, le chef de l’Etat a, en fin de discours, prononcé quelques mots qui ne manqueront pas d’alimenter les conversations à l’occasion du repas du Réveillon et… au-delà ! 

C’est peut-être une annonce politique majeure qu’a fait Ali Bongo Ondimba ce vendredi soir.

« En 2021, comme lors des années précédentes, j’ai toujours été là pour vous tous. Je le serai à nouveau en 2022 ; et… au-delà », a déclaré le chef de l’Etat ce vendredi 31 décembre alors qu’il s’apprêtait à achever son discours des vœux à la Nation, long d’une bonne trentaine de minutes.

Qu’a voulu dire par là le chef de l’Etat, qui, à ce moment précisément, a esquissé un large geste du bras aussi volontariste qu’énergique comme pour se projeter vers l’horizon ? La formule employée est pour le moins ambivalente. C’est un truisme : au-delà de 2022, nous serons en 2023, date à laquelle se tiendra au Gabon la prochaine élection présidentielle. Le président a-t-il voulu, de manière sibylline, signifier qu’il se porterait candidat à un troisième mandat, après ses victoires en 2009 et 2016 ?

Pas d’alternative crédible ni dans la majorité, ni dans l’opposition

Nous avons aussitôt posé la question à l’un des principaux ministres du gouvernement. « Par ‘au-delà’, le président de la République a peut-être voulu signifier qu’il restera bien en fonction jusqu’au dernier jour de son mandat, ce dont personne ne doute, qui ne s’achèvera qu’au deuxième semestre 2023. Mais il a peut-être voulu dire plus, c’est-à-dire qu’il sera candidat à la prochaine élection présidentielle », suppute le membre du gouvernement, joint par téléphone. « En tout cas », s’empresse-t-il d’ajouter, « à titre personnel, je souhaite que M. Ali Bongo Ondimba se représente lors de l’élection présidentielle en 2023 ».

« Il n’y a pas d’alternative crédible ni dans la majorité ni dans l’opposition », acquiesce un de ses collègues ministres, qui ajoute que « le travail, qui a été entrepris et qui porte ses fruits, mérite d’être poursuivi et intensifié ».

Quoi qu’il en soit, ces deux petits mots « au-delà » soulèvent une grande question et ne manqueront pas d’alimenter les conversations… tout au long de l’année.