Organisée du 1er au 2 mars à Libreville, la capitale du Gabon, la première édition du One Forest a été un succès. A plus d’un titre.
Le One Forest Summit est d’abord un succès pour la communauté internationale. La forêt d’Afrique équatoriale est un important piège naturel à carbone. Et son taux de déforestation est très faible en comparaison avec celui en Amazonie. Désormais, les efforts des pays qui préservent cette forêt, à l’instar du Gabon, seront rémunérés, ce qui va créer une incitation à la protéger encore plus. « Pour la lutte contre les dérèglements climatiques et la protection de la biodiversité, c’est une excellente nouvelle », a déclaré le ministre gabonais de l’Environnement, Lee White.
Le One Forest Summit est également un succès pour le Gabon. En ayant été choisi pour abriter cette première édition du One Forest Summit, un choix justifié par sa politique exemplaire en matière de préservation des forêts, le pays s’est vu placé sous les projecteurs internationaux. Tout au long de cet événement, remarquablement organisé de l’avis unanime des participants, les intervenants se sont succédés à la tribune louant les efforts et la « contribution inestimable », pour reprendre les termes de l’un d’entre eux, du Gabon dans la lutte pour le climat et l’environnement. A commencer par Emmanuel Macron. « Je salue les efforts qui ont été faits ces dernières années par le Gabon qui a su préserver sa forêt primaire. C’est un travail formidable qui a été mené. Ici au Gabon, on a su préserver plus qu’ailleurs les forêts », a déclaré le chef de l’Etat français. Pour le pays, sincèrement engagé de longue date dans la protection de l’environnement, c’est une formidable publicité.
Le One Forest Summit est enfin un succès personnel pour le président Ali Bongo Ondimba. « Cet événement a consacré le chef de l’Etat gabonais comme un indéniable leader dans ce dossier prioritaire pour la communauté internationale », constate un diplomate occidentale. Mais il n’y a pas que sur le plan international que le président Ali Bongo a remporté des lauriers et marqué des points. Sur le plan intérieur aussi, explique un professeur en science politique de l’UOB. « La venue d’une dizaine de chefs d’Etat à quelques mois seulement de l’élection présidentielle pour laquelle il sera probablement candidat, réhausse, qu’on le veuille ou non, la stature du chef de l’Etat et le place en situation très favorable par rapport à ses adversaires de l’opposition », explique-t-il. Des opposants qui ressortent, eux, à l’inverse, affaiblis de cette séquence. Non seulement ils ont échoué à dissuader le président français de venir au Gabon, non seulement ils n’ont pas pu le rencontrer malgré leur insistance, mais en plus le président français a déclaré qu’il n’était pas question pour la France de s’immiscer dans les affaires intérieures du Gabon, a fortiori dans les affaires politiques et électorales. C’est précisément ce qu’attendaient les autorités gabonaises et ce que redoutaient l’opposition qui n’a eu de cesse, ces derniers mois, d’appeler la France à s’impliquer dans le processus électoral.
« Ce One Forest Summit est un succès », a commenté jeudi soir sur Twitter Jessye Ella Ekogha, le porte-parole de la Présidence gabonaise. Une formule qui prend aujourd’hui tout son sens.