Législatives au Gabon : « j’accepte ce résultat et je ne ferai aucun recours » (Alexandre Barro Chambrier)

Conférence de presse d'Alexandre Barro Chambrier ce mardi 30 octobre © DR

C’est ce que vient de déclarer le président du Rassemblement Héritage et Modernité lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a reconnu sa défaite et salué la victoire de son adversaire, le jeune candidat du PDG, Séverin Pierre Ndong Ekomi. 

Il n’avait sans doute pas le choix. Compte tenu de l’écart conséquent de 169 voix, cela ne servait à rien de se lancer dans un processus de contestation aléatoire. D’autant qu’Alexandre Barro Chambrier le sait, et le reconnaît d’ailleurs en privé, ces élections législatives se sont jouées à la régulière.

Certes, il n’a pas hésité à crier à la fraude durant l’entre deux tours. Mais « c’était de bonne guerre », avoue-t-il. En politicien madré, il sait qu’il ne faut pas daigner utiliser pareille ficelle. Et puis, « l’AFP a bien relayé alors pourquoi pas », a-t-il confié, las hier soir, à l’un de ses lieutenants.

Défait, celui qui aspire à la succession de Jean Ping à la tête de l’opposition n’en est pas moins lucide. Il sait que les causes de sa défaite ne sont pas à rechercher dans une quelconque fraude. Son adversaire, qu’il pensait battre à plat de couture dès le premier tour, s’est révélé redoutable avec un profil difficile à manœuvrer (jeune, localement très implanté, etc.). Lui a fait une mauvaise campagne. Tardive et distante, comme l’ont diagnostiqué ses proches.

Et puis, il y a eu l’événement décisif durant l’entre deux tours. Peut-être le point de bascule. Le soutien de la candidate du CLR, Patricia Taye, arrivée troisième avec 15,13 % des voix, qui a sans doute sceller le sort du scrutin en faveur de son adversaire dont il n’était séparé lors du premier tour que d’ 1,41 %.

Un écart qui s’est avéré nettement insuffisant. « Je me bats seul contre tous », avait concédé dans un souffle de dépit Barro Chambrier en fin de campagne, au moment où il n’y croyait déjà plus.

« Il avait intégré la défaite », confirme l’un de ses proches. « Il a rendu les armes avant le jour du vote, jeter l’éponge », explique-t-il. Un état d’esprit qui explique sans doute sa volonté de ne pas contester aujourd’hui en Justice le résultat de l’élection.

Seul ténor de l’opposition à s’être hissé au second tour des législatives, Barro Chambrier a fini par chuter. Cette fois-ci, visiblement, la marche était trop haute.