Au Gabon, les prochaines élections législatives seront probablement l’occasion d’un renouvellement profond de la classe politique. De nouvelles figures sont en effet en lice dans les différentes circonscriptions du pays. C’est le cas notamment d’Arsène Onfuya Kakogo qui vient d’annoncer sa candidature dans la première circonscription du département des Plateaux dans la très stratégique province du Haut-Ogooué.
Ambitieux et déterminé. C’est ainsi que le dépeignent ses amis. La petite quarantaine, costume toujours impeccable, l’homme d’affaires Arsène Onfuya Kakogo s’est enfin résolu à franchir le Rubicon. Celui qui sépare le monde économique et politique.
Et pas n’importe où. Dans le département des Plateaux situé dans la province du Haut-Ogooué, là précisément où les combats électoraux seront parmi les plus âpres et les plus scrutés. La candidature du nouvel impétrant y est portée par le collectif « Trop c’est trop, ça suffit ». Une référence à peine voilée à l’ancien monde, comprenez la vielle classe politique à laquelle les candidats du profil d’Arsène Onfuya Kakogo rêvent de succéder.
Ce banquier d’affaires, qui a étudié le droit et est originaire des plateaux Batékés, nourrit de grandes ambitions pour sa circonscription où il entend relancer le développement économique. Toutefois, il insiste également beaucoup sur la dimension sociale de son projet. « Il faut un équilibre », dit-il, lui dont la famille a des origines très modestes et qui dit croire en la méritocratie. L’égalité des chances est d’ailleurs l’un de ses combats. Mais il sait que pour l’emporter, il lui faudra se battre comme un lion car la circonscription qu’il vise est, depuis des décennies, la chasse gardée du Parti démocratique gabonais (PDG).
Mais cela n’est manifestement pas de nature à effrayer Arsène Onfuya Kakogo. L’homme, qui a brillamment réussi dans les affaires, confie avoir du respect pour Ali Bongo Ondimba. Mais il en a, semble-t-il, beaucoup moins pour son entourage. « Ce n’est pas le pouvoir en place ou le chef de l’Etat qui constitue le problème chez nous. Ce sont plutôt les hommes choisis pour mettre en musique sa politique qui causent problème », a-t-il dit dans une interview à nos confrères de Gabon Media Time. Conséquence : il plaide pour un renouvellement générationnel profond de la classe politique. « Pour porter des idées neuves, il faut des hommes neufs », assure l’un de ses soutiens.
Arsène Onfuya Kakogo est à l’image de nombreux candidats qui se présentent pour la première fois devant les électeurs à l’occasion de ces législatives 2018. Avec la ferme volonté de gérer différemment les affaires publiques. « Le monde accélère, il faut accélérer avec lui », dit Luc, manifestement conquis par la candidature du jeune homme d’affaires, qui ajoute : « de toute façon, l’ancienne classe politique a fait son temps. Elle n’a plus rien à proposer. Elle doit donc passer la main. Il nous faut du sang neuf pour que les choses bougent dans les Plateaux ». Un constat qui vaut sans doute dans la plupart des autres départements du pays.