Le refus de délivrer des visas aux journalistes accompagnant le ministre russe des Affaires étrangères souligne « le deux poids deux mesures » des Occidentaux en matière de liberté de la presse, souligne Moscou

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov © DR

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, doit se rendre ce lundi et ce mardi au siège de l’ONU, à New York, pour y assurer la présidence tournante du Conseil de sécurité.

Moscou « ne pardonnera pas » aux États-Unis leur refus de délivrer des visas aux journalistes russes accompagnant le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lundi 24 et mardi 25 avril à l’ONU, a affirmé dimanche le ministre avant son départ pour New York. « Nous n’oublierons pas, nous ne pardonnerons pas », a mis en garde Lavrov face à la presse, dénonçant une décision « lâche » de Washington. La Russie occupe ce mois-ci la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU.

« Un pays qui se dit le plus intelligent, le plus fort, le plus libre, le plus juste ‘s’est dégonflé’ et a même fait quelque chose de stupide », a déploré M. Lavrov, ironisant sur le fait que les États-Unis, en refusant de donner des visas aux journalistes russes, avaient montré selon lui « ce que valent (leurs) déclarations sur la liberté d’expression ».

Son vice-ministre Sergueï Riabkov avait plus tôt indiqué dimanche que malgré « les contacts à plusieurs reprises ces derniers jours » à l’initiative de Moscou, Washington « n’a pas délivré de visas » aux «journalistes censés accompagner M. Lavrov dans son déplacement » aux États-Unis. Riabkov a fustigé « une méthode scandaleuse et absolument inacceptable » de la part des Américains, dénonçant « une moquerie » des États-Unis qui, selon lui, « ont fait semblant de travailler » pour « trouver une solution ». « Nous trouverons des formes de réponse à cela, pour que les Américains se souviennent longtemps que cela ne se fait pas. Et ils s’en souviendront », a-t-il encore mis en garde.

Plusieurs pays, dont la Chine et de nombreux Etats africains, dénoncent depuis longtemps le deux poids deux mesures qui prévaut entre les pays occidentaux en matière de liberté de la presse ou d’expression, mais aussi de traitement médiatique ou de politisation des droits de l’Homme.