François Ruffin, député La France Insoumise, avait publié un communiqué sur ce pays d’Afrique centrale le 19 juillet dernier. Face aux nombreuses erreurs et approximations qu’il contenait et que n’ont pas manqué de relever les internautes gabonais et français, il a préféré le retirer d’Internet et des réseaux sociaux.
On ne l’y reprendra certainement pas. Vendredi dernier, François Ruffin avait publié un communiqué, véritable brûlot, dans lequel il dénonçait le « kidnapping » de quatre syndicalistes. Problème : ceux-ci n’ont pas été « kidnappés » ; ils avaient été placés en garde à vue suite à des propos mensongers et passibles de sanctions pénales de leur leader, Jean Rémy Yama, qui avait déclaré, « Ali Bongo est mort, il n’existe plus ». Surtout, les quatre personnes interpellées avaient été remises en liberté avant que Ruffin ne diffuse son communiqué.
En réalité, François Ruffin, qui connait très mal la situation du pays, aurait, selon diverses sources, commis l’imprudence de restituer, tels quels, sans vérification ni recoupement, les éléments de langage soufflé par Dynamique Unitaire, confédération dont sont membres les quatre syndicalistes interpellés la semaine dernière (lire notre article précédent).
Au-delà, l’argumentaire du député La France Insoumise comportait un certain nombre de mal-façons. Ruffin soutenait ainsi que l’une des principales richesses du Gabon est l’or, métal dont le pays est en réalité un producteur marginal. Autre exemple : à l’appui de son raisonnement, le député français indiquait que le Gabon n’est que le 110ème dans le classement du PNUD sur le développement humain. Mais ce qu’il omet de dire, c’est que le Gabon est le deuxième pays le mieux classé en Afrique subsaharienne continentale, pas très loin derrière le Botswana, premier à la 101ème place.
En outre, les Gabonais, majorité et opposition confondues, se sont offusqués de cette attitude quelque peu anachronique et surprenante pour un parti d’extrême-gauche, qui dit lutter contre l’impérialisme occidental. « En 2019, les problèmes du Gabon ne se règlent pas à Paris », peste Marc, un jeune Gabonais, apprenti dans le secteur du bois.
Face au tollé provoqué sur les réseaux sociaux, tant au Gabon qu’en France, suite à la publication de ce communiqué truffé d’erreurs et d’approximations, le député La France Insoumise a préféré retirer sa publication d’internet et des réseaux sociaux (voir impressions écran ci-dessous).
« La prochaine fois, c’est certain, on ne l’y prendra plus ! », a juré, quelque peu mari, l’un des amis de François Ruffin.
