L’ambassadeur d’Italie en RDC tué dans une attaque armée

L'ambassadeur d'Italie en RDC, Luca Attanasio, est tragiquement décédé ce lundi 22 février dans une attaque dans l'est du pays © Twitter / Présidence RDC

L’ambassadeur d’Italie à Kinshasa, Luca Attanasio, a été tué lundi par balle lors d’une attaque armée qui a visé un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) pendant une visite près de Goma dans l’est de la République démocratique du Congo.

Luca Attanasio « est décédé de suite de ses blessures », a déclaré dans la journée une source diplomatique de haut rang à Kinshasa. Deux autres personnes ont également été tuées pendant l’attaque, a indiqué de son côté le major Guillaume Djike, porte-parole de l’armée dans la région du Nord-Kivu, sans préciser l’identité des victimes.

Les deux autres victimes, d’après plusieurs sources, seraient le chauffeur et le garde du corps de l’ambassadeur.

Gravement « blessé par balle à l’abdomen », l’ambassadeur avait été évacué vers un hôpital à Goma « dans un état critique », a précisé la source diplomatique. Une autre source explique que l’attaque contre le convoi du Programme alimentaire mondial dans lequel se trouvait l’ambassadeur a eu lieu sur la roue qui relie Kilimanyoka à Kanyamahoro au nord de Goma dans la province du Nord-Kivu. Le convoi aurait été secouru par des éco-garde du Parc des Virungas. « Les Forces armées congolaises ratissent les lieux pour savoir qui sont les assaillants », a indiqué l’armée congolaise.

« Les assaillants étaient informés »

Cette région est la proie de violences depuis 25 ans. Des dizaines de groupes armés se disputent le contrôle des richesses du sol et du sous-sol, souvent dirigés en sous main par des potentats locaux ou des hauts-gradés de l’armée congolaise qui agissent en toute impunité.

« C’est une région très dangereuse, je ne comprends pas qu’on ait laissé ce convoi s’engager sur cette route. Tout le monde sait qu’il n’y a aucune garantie de sécurité. Ce drame vient le rappeler », explique un responsable politique de la région qui poursuit : « il ne fait aucun doute que les assaillants prévoyaient d’enlever les blancs de ce convoi pour négocier ensuite une rançon. Cela semble indiquer, il faut être prudent, que les assaillants étaient parfaitement au courant de l’arrivée de ce convoi ».

Ce drame vient souligner l’échec du président Félix Tshisekedi qui avait fait durant sa campagne électorale fin 2019 de la sécurité dans l’est de la RDC sa priorité. Force est de constater, deux ans après, que la situation n’a fait qu’empirer.

Ce drame intervient à un moment où la RDC envisage de postuler à un poste de membre non permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Une candidature controversée que le drame d’aujourd’hui vient plomber un peu plus (lire notre article).

(Avec AFP)