La Journée mondiale de lutte contre le paludisme risque d’être passée sous silence en raison de la « star Covid-19 », alerte le docteur Karl Imboumy-Limoukou

L'affiche confectionnée par le CIRMF en vue de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme le 25 avril prochain © DR

C’est le coup de gueule poussé à juste titre par l’un des plus brillants chercheurs au Gabon, le docteur Karl Imboumy-Limoukou, qui travaille au sein du Centre de recherche médical international de Franceville (CIRMF).

Ce samedi 25 avril aura lieu la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Une maladie qui fait chaque année des ravages dans le monde, en particulier en Afrique.

« En 2018, on a décompté 228 millions de cas de paludisme et 405 000 décès à travers le monde », fait observer sur son compte Twitter ce mercredi le docteur Karl Imboumy-Limoukou du CIRMF. Or, remarque-t-il, « les enfants africains sont (parmi ceux qui) payent le plus lourd tribut ». Et de rappeler que « le paludisme décime depuis trop longtemps nos populations. Nos enfants meurent chaque heure ».

Or, cette année, où le monde n’a d’yeux que pour la pandémie de Covid-19 (dont la létalité est pourtant moins forte, surtout en Afrique, que d’autres maladies), la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, prévue le 25 avril prochain, pourrait bien être occultée. C’est en tout cas la crainte du docteur Imboumy-Limoukou.

« Cette journée risque de passer sous silence à cause de la nouvelle star Covid », regrette-t-il à juste raison sur Twitter.

Au niveau international, nombreux sont les médecins à avoir tiré la sonnette d’alarme. La menace que représente le Covid-19 ne doit pas occulter celles des maladies plus anciennes qui frappent en particulier les plus pauvres, comme c’est le cas du paludisme.

Des craintes avérées. On constate depuis plusieurs semaines une augmentation des budgets des organismes de santé et des dons des particuliers en faveur de la lutte contre le Covid-19 (notamment pour financer la recherche d’un vaccin) et, symétriquement, une baisse de ceux-ci pour les autres maladies qui ne bénéficient, elles, pas de « l’effet de mode actuel ».