« La gifle reçue par Emmanuel Macron contribue à éroder un peu plus l’image de la France en Afrique » (Universitaire)

Le président français, Emmanuel Macron a reçu une gifle mardi 8 juin à l'occasion d'un déplacement en province © DR

En déplacement ce mardi 8 juin dans la Drôme, un département du sud-est de la France, le président français Emmanuel Macron a reçu une gifle de la part d’un homme de 28 ans. La vidéo de l’incident a abondamment circulé sur les réseaux sociaux. Un symptôme paroxystique de l’effondrement de l’autorité de l’Etat, disent les observateurs. En Afrique, cet incident, jugé d’autant plus choquant qu’il est inimaginable, contribue à ternir un peu plus l’image de la France.  

Un geste physiquement mineur mais symboliquement majeur. C’est ainsi qu’en France est perçue la gifle reçue hier par le président de la République française, Emmanuel Macron.

« Dans cet épisode drômois aussi choquant que bref, la violence est plus symbolique que physique. Emmanuel Macron n’a heureusement pas été blessé, ni véritablement été mis en danger. Combien d’anonymes subissent dans le pays des atteintes corporelles aux conséquences individuelles autrement graves. Mais, en vertu de l’onction du suffrage universel, Macron, au moins jusqu’en mai prochain, incarne la nation », écrit ce matin l’éditorialiste du Figaro Guillaume Tabard remettant ainsi en perspective la gravité de l’événement.

Sur la chaine d’information en continue, LCI, l’une de ses opposantes, la présidente de la région Ile-de-France, probable candidate à l’élection présidentielle en 2022, Valérie Pécresse, y a vu ce matin « un symptôme paroxystique de l’effondrement de l’autorité (en France) », soulignant que chaque jour des policiers, des maires, des pompiers, des médecins, etc., se faisaient agressés souvent dans l’impunité la plus totale.

La vidéo de l’incident visant Emmanuel Macron a abondement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant un tombereau de commentaires. En Afrique, continent où le respect de l’autorité et des valeurs est profondément ancré, cette scène a été jugée profondément choquante et contribue à faire un peu plus de la France un anti-modèle, comme l’explique un professeur d’Université Omar Bongo de Libreville (UOB).

« Hier, la France était perçue comme une référence. Un modèle de puissance et d’organisation dont il fallait s’inspirer. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas (…) Les policiers agressés, les trafics de drogue au vu et au su de tout le monde, le très fort sentiment d’insécurité, l’impunité dont jouissent les délinquants, mais aussi la saleté de la capitale, Paris, autrefois considérée comme la ville lumière mais qui est de plus en plus une ville poubelle, etc., tout cela contribue à éroder un peu plus l’image de la France en Afrique », explique l’universitaire.

« Aujourd’hui, les modèles pour les pays africains sont ailleurs », poursuit ce professeur, « notamment en Asie qui est perçue comme une zone où les peuples ont su gagner en efficacité économique, tout en préservant leur identité et leurs valeurs, notamment le respect de l’autorité qui cimente la vie sociale ».

Une perception très largement partagée partout en Afrique, tant auprès des élites qu’au sein des populations.