La destitution de l’ex-maire d’Oyem rappelle qu’au Gabon désormais c’est « tolérance zéro » contre la corruption

L'ex-maire d'Oyem, Christian Abessolo Menguey © DR

Après avoir été destitué de ses fonctions de maire d’Oyem le 6 mai dernier lors d’une session extraordinaire du Conseil municipal, Christian Abessolo Menguey a été interpellé mercredi 10 mai par des agents de l’antenne provinciale de la Direction générale de contre-ingérence et de la sécurité militaire (B2). En cause, une somme de 210 millions de francs CFA.

Officiellement, il n’est pas encore établi que cette interpellation a un lien avec cette somme de 210 millions de francs CFA, à l’origine de sa destitution le 6 mai dernier. Mais c’est ce que beaucoup supputent.

Les conseillers municipaux d’Oyem reprochent notamment à Christian Abessolo Menguey d’avoir autorisé le décaissement de cette somme sans l’accord du Conseil municipal. Selon le maire, cette somme était destinée à des travaux de réhabilitation de la tribune officielle de la ville d’Oyem. Toutefois, ces travaux ont été démolis le 23 avril 2023 par l’Autorité nationale de vérification et d’audit (Anavea), qui a estimé que les travaux se poursuivaient alors qu’une suspension avait été imposée afin de clarifier la procédure de décaissement des fonds.

Cette affaire rappelle qu’au Gabon, pour les hauts-responsables politiques et administratifs, c’est le principe de tolérance zéro qui s’applique en matière de corruption. Ce principe continue de l’être même après la spectaculaire « Opération Scorpion » lancée en 2019 qui a vu l’arrestation d’une trentaine de hauts-fonctionnaires, dont le propre directeur de cabinet de la Présidence.