Pour contourner les blocages politiques, Jean Ping tente de passer par la voie judiciaire. Le 17 février dernier à Paris, deux responsables associatifs proches du leader de l’opposition gabonaise, Jean-Jacques Bourdette et Alain Ogouliguende, ont saisi le Conseil d’Etat.
Un courrier en date du 25 octobre 2017 adressé par ces deux responsables d’association au Président français Emmanuel Macron et dans lequel ils lui demandaient de ne pas reconnaître la victoire d’Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle d’août 2016 étant resté sans réponse, « ce recours devant le Conseil d’Etat est la suite logique de la procédure », précise l’un de leur conseil juridique. « L’idée est d’épuiser l’ensemble des voies de recours en France afin de pouvoir porter l’affaire devant le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies », nous indique-t-il. Dans ce dossier, les requérants sont représentés par l’avocat parisien William Woll.
Prochain grand défi pour Jean Ping : les législatives, prévues en avril 2018
Sur le continent et plus directement, Jean Ping a saisi la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples. L’objectif : plaider pour une transition au Gabon, pilotée par la présidente du Sénat, Lucie Milebou-Aubusson. L’institution ne s’est toutefois pas encore prononcée sur la validité de cette requête, qui a toutefois « peu de chance d’aboutir », selon ce juriste ouest-africain qui collabore régulièrement avec cette Commission.
En réalité, le prochain grand défi de Jean Ping sera moins judiciaire que politique. Il s’agit des élections législatives, prévues en avril 2016. Le leader de l’opposition n’a toutefois pas encore fait connaître sa position quant au fait d’y participer ou non. Sur ce point, les avis des principaux opposants gabonais semblent divergents.