Jean Ping affaibli à la veille des élections législatives au Gabon

Jean Ping, le leader de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), en mauvaise posture à la veille des élections législatives au Gabon. © DR – Twitter

Une passe difficile. Pour Jean Ping, la tenue des élections législatives, prévues fin avril au Gabon, constitue un réel casse-tête que l’opposant tente avec peine, et au prix de quelques contorsions, de justifier.

En effet, une partie de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) dont il est le leader, a décidé d’y participer ; une autre partie, en revanche, a fait le choix de les boycotter. Quant à Jean Ping lui-même, on ne sait toujours pas, au final, s’il y participera ou non.

Et ça n’est pas la dernière interview qu’il a donnée à Paris-Match Afrique (édition numérique) qui clarifie les choses. Interrogé sur le sujet, la réponse de l’opposant est pour le moins obscure.

« [La CNR] offre un espace de liberté. Une partie s’est prononcée pour participer aux législatives, une autre y est opposée car elle juge ce régime illégitime. Chacun peut s’exprimer tout en étant responsable de ses actes. Mon rôle consiste à prendre de la hauteur, être à l’écoute des Gabonais et tout faire pour garder cette coalition unie. Je reste convaincu pour ma part que c’est sous ma présidence effective que ces élections devraient être organisées », a avancé Jean Ping en guise d’explication à nos confères.

« Ces propos sont à l’image de la stratégie de M. Ping, autrement dit obscurs », explique un politologue spécialiste du Gabon. « Jean Ping a tenté de convaincre l’ensemble de sa coalition de ne pas participer aux élections législatives pour pouvoir contester la légitimité du pouvoir d’Ali Bongo. Mais il n’y est pas parvenu car certains leaders qui représentent une majorité de l’opposition dite radicale ont besoin pour continuer à exister d’avoir une assise parlementaire », explique cet universitaire.

Par ailleurs, se pose également un autre problème pour Jean Ping. « Financer des élections coûte cher et l’argent ne circule plus, selon certains responsables de l’opposition qui s’en plaignent », indique un analyste basé dans la sous-région, qui ajoute : « il y a par ailleurs pour Ping une autre difficulté. Ses soutiens à l’international s’étiolent à mesure que l’on s’éloigne de la dernière élection présidentielle [organisée en août 2016]. Et le fait pour une partie de l’opposition d’accepter de jouer le jeu des élections, donc des institutions, ne va pas aider Jean Ping dans son entreprise de mobilisation à l’international. »