L’opposant gabonais accuse le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale et chef de l’Unoca de lui avoir caché une invitation que l’ONU lui aurait adressé. Ce que ce dernier conteste vigoureusement.
L’accusation est grave. Jean Ping, qui soutient avoir été invité à New York en décembre 2018, n’aurait pu s’y rendre. La faute selon lui au Ministère de l’Intérieur qui lui aurait, affirme-t-il, confisqué ses passeports.
La faute également à la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, qu’il considère comme la principale responsable de ce refus de le voir quitter le Gabon.
La faute enfin, toujours selon l’opposant, au guinéen François Louncény Fall, le Représentant spécial d’António Guterres pour l’Afrique centrale, qu’il accuse dans une interview à la radio allemande, Die Deutsche Welle le 15 février, de lui avoir, tout comme les autorités gabonaises, caché l’invitation. « Il est difficile de s’imaginer pourquoi », a déclaré Jean Ping qui soutient que François Louncény Fall serait « accusé par beaucoup de collusion avec le régime en place ».
« Tout le monde y passe », s’amuse un officiel gabonais. « Jean Ping voit des ennemis partout », poursuit-il sur un ton badin.
Il en est un, en revanche que ces graves accusations ne fait pas rire du tourFace à ces accusations graves, François Louncény Fall n’a pas tardé à répliquer. « Jean Ping ment », a-t-il fait savoir par le biais de son entourage. L’un de ses proches jugent d’ailleurs « grotesques » de telles accusations. « S’il cherche un bouc émissaire, il devrait regarder ailleurs. De telles allégations ne sont pas dignes d’un responsable politique », commente-t-il.
Plus grave, certaines personnes émettent des doutes au sujet de la réalité de cette invitation à l’ONU adressée à Jean Ping. « Cette histoire me parait étrange. Je vois bien que ça permet de faire parler de l’intéressé. Mais est-on seulement sûr que cette invitation existe réellement ? Je demande à voir en tout cas », indique circonspecte une source africaine au sein de l’ONU.
